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accompagnants avec un statut moins précaire… Pour autant,

chaque année plusieurs milliers de familles ne trouvent pas de

solution satisfaisante pour leur enfant souffrant d’un handicap,

qu’il soit cognitif, psychique, moteur, auditif… En 2011, la der-

nière étude en date sur le sujet (le rapport Blanc sur l’intégra-

tion scolaire des enfants handicapés) soulignait que « fin

décembre 2010, 6 176 élèves étaient en attente d’un accom-

pagnement » par un auxiliaire de vie scolaire (ex-AESH). Une

série de mesures en faveur de l’inclusion scolaire des enfants

handicapés a été annoncée le 11 décembre dernier lors de la

Conférence nationale du handicap qui s’est tenue à l’Elysée,

en particulier la formation de tous les nouveaux enseignants

aux besoins spécifiques des élèves handicapés. Pour autant,

au-delà des chiffres et des annonces perdurent trop souvent

des situations de souffrance pour des enfants et leurs familles,

qui réclament « simplement » l’application du droit à la scolari-

sation en milieu ordinaire. Un droit inscrit dans la loi.

n

FICHE N° 30

EDUCATION

PRATIQUE

www.peep.asso.fr

- numéro 385 - Mars-avril 2015

17

Nathalie Moisnard,

aesh, Tanus (81). A débuté le 1

er

octobre 2012 après avoir suivi une formation de 60 h de

janvier à avril 2012. S'occupe d’enfants souffrant d’un trouble dys : dyslexie, dyspraxie, dysphasie...

En quoi consiste une journée-type pour vous ?

Tout dépend de la classe où j'interviens. En primaire, je

prend connaissance des tâches de la matinée puis j'aide

l'enfant en lui reformulant les consignes et en le

stimulant pour qu'il réussisse le travail demandé. Il faut

souvent recentrer leur attention ou, lorsque la fatigue se

fait sentir (ce sont des enfants très fatigables), les aider

dans la prise des leçons. C'est légèrement différent au

collège où je fais juste de la prise de notes pour un

enfant très dyslexique, je tiens ses cahiers à jour, je suis

son scribe.

Comment s'organisent les relations avec les

parents d'enfants dont vous vous occupez ?

C'est variable, parfois je ne vois certains parents que

lors de la réunion de suivi, mais pour ceux qui

souhaitent me rencontrer, l'important est de les rassurer

sur la place de leur enfant dans la classe.

La création depuis l'an passé du statut d'AESH

change-t-elle quelque chose pour vous ?

Honnêtement, au quotidien, je n'ai vu aucune

différence, je suis devenue AESH sur le papier.

Quels sont selon vous les points

concrets à améliorer pour permettre

un meilleur accompagnement à l'école

des enfants souffrant de handicap ?

Une vraie formation, qualifiante qui

pourrait nous permettre de mieux aider

les élèves dans l'utilisation du matériel

mis à leur disposition, une reconnaissance et surtout

une valorisation de l'aide apportée aux élèves. Former

aussi les enseignants à accueillir ces élèves et leurs

accompagnants car, parfois, les enseignants sont

perturbés par la présence d'un adulte dans leur classe. Il

serait bon que notre rôle leur soit clairement expliqué,

cela nous éviterait des attitudes parfois méfiantes,

indifférentes ou mêmes hostiles.

Ce qui pourrait nous aider aussi à continuer à aider les

élèves, c'est de pouvoir augmenter le quota d'heures

attribué. En effet qui peut vivre décemment en travaillant

20 heures hebdomadaires pour 597 euros par mois

surtout que les demandes d'aides sont en progression et

que, plutôt que d'embaucher, il serait peut-être correct de

proposer un nombre d'heures plus important pour ceux

qui le souhaitent au moment de conclure leur CDI...

« Rassurer les parents sur la place

de leur enfant dans leur classe »

Chiffres-clés

- A la rentrée 2014, on comptait 258 710 élèves en

situation de handicap scolarisés, dont 150 630 en

primaire et 108 080 dans le second degré. Plus pré-

cisément, si la majorité des ces élèves sont scolari-

sés en « classe ordinaire », une partie non négligea-

ble est scolarisée en milieu spécialisé. 47 070 en

Clis (classe pour l’inclusion scolaire – 12 élèves

maximum par classe) en primaire et 32 240 en Ulis

pour le second degré (unité localisée pour l’inclu-

sion scolaire – 10 élèves maximum par classe).

- 109 100 élèves bénéficent d’une aide, dont 77 700

d’un accompagnement individuel.

- A la rentrée universitaire 2014-2015, on dénom-

brait 18 200 étudiants en situation de handicap (sur

un effectif de plus de deux millions et demi…).