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DOSSIER

LAÏCITÉ ET « VIVRE ENSEMBLE » À L’ÉCOLE

mots de l’Education, dir. Patrick Rayou et

Agnès van Zanten, Editions Puf), comme « l’ar-

ticulation de trois normes : la liberté religieuse,

la neutralité de l’Etat et l’indépendance du

politique par rapport au religieux ».

Actuellement, plusieurs vecteurs permettent

le respect et l’enseignement de la laïcité à

l’école. D’abord, un enseignement d’éduca-

tion civique est donné à tous les élèves.

« On

y explique la loi de 1905 de séparation de

l’Eglise et de l’Etat,

explique Jean-Louis

Auduc, auteur de manuels scolaires sur la

citoyenneté et la laïcité (lire son interview

page ci-contre).

A savoir qu’elle n’est pas

anti-religion mais qu’elle garantit la liberté de

conscience ainsi que la neutralité et l’impar-

tialité de l’Etat. »

En 2004, la loi « encadrant le

port de signes manifestant une apparte-

nance religieuse dans les écoles » a, souligne

Françoise Lorcerie,

« restreint la liberté des élè-

ves pour mieux garantir l’unité morale de l’es-

pace scolaire »

. En outre, depuis 2005, le socle

commun de connaissances et de compéten-

ces prévoit l’enseignement du fait religieux.

Une charte de la laïcité

Malgré cela, de nombreux problèmes liés à la

L

a question de la laïcité et du vivre-

ensemble à l’école n’est pas nouvelle.

Elle rythme même fréquemment les

débats depuis plus d’un siècle et la

promulgation de la loi instituant l’école pri-

maire publique, gratuite, laïque et obliga-

toire. Jules Ferry, alors ministre de l’Instruction

publique, dans sa lettre aux instituteurs, préci-

sait ainsi : « La loi du 28 mars [1882] se carac-

térise par deux dispositions qui se complètent

sans se contredire : d'une part, elle met en

dehors du programme obligatoire l'enseigne-

ment de tout dogme particulier, d'autre part

elle y place au premier rang l'enseignement

moral et civique. (…) Sans doute [le législa-

teur] a eu pour premier objet de séparer

l'école de l'église, d'assurer la liberté de

conscience et des maîtres et des élèves, de

distinguer enfin deux domaines trop long-

temps confondus, celui des croyances qui

sont personnelles, libres et variables, et celui

des connaissances qui sont communes et

indispensables à tous. »

Ces principes préfigurent donc une école laï-

que et l’enseignement de la laïcité, celle-ci

pouvant être définie, selon Françoise Lorcerie,

directrice de recherche au CNRS (Les 100

Un chiffre :

200

Le ministère de

l’Education nationale a

indiqué qu’environ 200

incidents avaient été

déclarés, dont 40 signalés

à la police ou à la justice.

100 auraient eu lieu lors

de la minute de silence,

100 autres les jours

suivants.

numéro 385 - Mars-avril 2015 -

www.peep.asso.fr

20

Le 9 décembre 2014, la ministre de l’Education nationale, Najat-Vallaud Belkacem, le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, et le président

de l’Observatoire de la laïcité, Jean-Louis Bianco, se sont rendus à l’école Louis-Aragon de Pantin pour marquer la célébration de la Journée

nationale de la laïcité. Une journée qui devra avoir lieu chaque année dans tous les établissements scolaires.