numéro 383 - Novembre-décembre 2014 -
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45 minutes sur 4 jours. Pour les 65 enfants
qui ont choisi d’en bénéficier (sur un
effectif de 95), informatique, sport, théâ-
tre et soutien scolaire sont au menu.
« Avec 4 ateliers, 4 intervenants et 4 grou-
pes de 18 élèves en moyenne qui chan-
gent toutes les semaines, on ne fait pas
de l'épicerie mais presque. Et tout cela
n'a été budgétisé que jusqu'en décem-
bre-janvier, après on va voir. »
Même si
une éventuelle petite participation des
parents ne représenterait qu'une goutte
d'eau, cela serait une question de prin-
cipe mais également une pression sup-
plémentaire.
« Si les parents payent ils
peuvent alors exiger un plus grand ser-
vice. D'autre part, les parents qui seraient
concernés sont ceux qui travaillent et qui
payent déjà pour la garderie. Ce n'est
pas une loi pour les parents qui travail-
lent. »
Des problèmes de discipline
Si 60 % des Français désapprouvaient
encore la réforme à la veille de la rentrée
selon un sondage CSA pour RTL publié le
1
er
septembre 2014, la nouvelle organisa-
tion du temps scolaire - entrée en vigueur
en septembre 2013 dans une commune
sur cinq - a bien été généralisée à toutes
les écoles cette année. Si la durée du
temps scolaire reste inchangée (24 heu-
res hebdomadaires), une matinée sup-
plémentaire de classe le mercredi matin
(voire le samedi matin, mais c’est beau-
coup plus rare) est donc mise en place.
Chronobiologie,
redistribution
des
Un peu plus d’un mois après la
rentrée scolaire et la généralisation de
la réforme des rythmes scolaires,
nous avons souhaité faire un point. Si
certains ont dû s'adapter à ces
nouveaux rythmes depuis l'année
dernière, la majorité des élèves de
primaire – et leurs parents ! -
découvre tout juste une nouvelle
organisation de vie scolaire avec plus
ou moins de difficultés. Et avec un
sentiment dominant plutôt négatif
quant à l’intérêt de cette réforme.
«O
n a l'obligation de
jouer le jeu. »
Même
si
Jean-Claude
Houssard, maire de
Boulleville, petite commune de l'Eure à
quelques encablures d'Honfleur, n'est pas
convaincu que cette réforme serve à
grand chose, il est tout de même allé
jusqu'au bout de la démarche pour cette
rentrée 2014. Résultat :
« 11 personnes
embauchées dont les ATSEM et un coût
qui s'élève à 270 000 euros pour les 230
enfants du regroupement scolaire avec
Saint-Maclou ».
Au choix, sur sa seule
commune, quatre ateliers gratuits sont
proposés sur un temps quotidien de
EDUCATION
VIE SCOLAIRE
Outre qu’elle a créé de nombreux problèmes d’organisation au sein des écoles, la géné-
ralisation des nouveaux rythmes scolaires a creusé des inégalités : tous les élèves n’étant
pas logés à la même enseigne en ce qui concerne les temps d’activité périscolaire.
Le point sur
la réforme de
Nouveaux rythmes, mode d’emploi
• une semaine de 24 heures de classe pour tous les élèves ;
• 5 matinées d’enseignement ;
• une pause méridienne dont la durée ne peut être inférieure à 1 h 30 ;
• des activités périscolaires encadrées par des agents spécialisés des
écoles maternelles (ATSEM), animateurs, éducateurs territoriaux
d'activités physiques et sportives durant les plages horaires libérées ;
• une aide de 50 euros par an et par enfant scolarisé pour chaque
commune, et une aide portée à 90 euros par enfant pour les commu-
nes les plus en difficulté.