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numéro 380 - Mars-avril 2014 -

www.peep.asso.fr

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tionnalité, les pourcentages et les frac-

tions. Une étude corroborée par l'Insee

qui estime à 70 % la part des adultes

français qui ont des performances

médiocres ou préoccupantes en calcul.

Pourtant, rien n'est jamais irrémédiable si

l'on en croit Michel Vigier, fondateur de

l’Association pour la prévention de l’in-

« Nul en maths » ? :

halte à la fatalité !

Alors que les mathématiques sont,

avec le français, au cœur du système

éducatif, nombreux sont les

collégiens à redouter cette matière.

Pourtant des solutions existent. D’où

viennent ces blocages, comment y

remédier ? Des professionnels livrent

leur expertise.

P

ourfendeurs et défenseurs du

système éducatif français s’ac-

cordent au moins sur un point :

les mathématiques sont au

cœur de la réussite scolaire. Et pourtant,

une part de plus en plus importante de

la population scolaire « décroche »

dans cette matière. Les statistiques sont

impitoyables : outre les résultats inquié-

tants des dernières enquêtes Pisa, une

étude PIAAC réalisée en 2013 au sein de

23 des pays de l'OCDE, montre que la

France se classe dans les cinq derniers

pour la population des 16-65 ans « à

l’aise avec les fondamentaux du cal-

cul » : les quatre opérations, la propor-

EDUCATION

VIE SCOLAIRE

Il est primordial de ne pas laisser l’enfant se persuader qu'il est nul en maths.

Nicolas Rolli,

professeur de mathématiques à Colmar

« Dès l'âge de 7-8 ans, certains élèves se persuadent qu'ils

ne sont pas faits pour cette matière. Du coup, quand ils

arrivent en 6

e

, ils sont déjà dans un état d'esprit très

négatif, sûrs qu'ils ne seront jamais bons. Et les

professeurs ne sont pas formés pour débloquer ce genre de

situation... Le problème vient en partie du fait que l'on met

une trop grande pression sur les maths dès le primaire. Du

coup, très rapidement, les élèves se convainquent qu'ils

sont doués… ou pas fait pour ça ! S'il existe beaucoup de

solutions pour remédier à l'analphabétisme, l'innumérisme

est en revanche le parent pauvre. Il existe pourtant de

nombreuses pistes à explorer : le rôle de la sémantique qui

permettrait d'instaurer un véritable dialogue avec l'élève

est intéressant mais avec une classe de trente, c'est

impossible à mettre en place. Pour moi, le soutien ne

constitue pas une solution car il est souvent perçu comme

une punition qui ne met pas l'élève dans les meilleures

dispositions pour apprendre… »

« Une trop grande pression sur les maths dès le primaire »