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que les parents de Nicolas et Camille

ont dû affronter dans le milieu scolaire

et médical, la souffrance est égale-

ment familiale et sociale. Si les enfants

malades culpabilisent et s'isolent, leur

argument quasi systématique « de tou-

tes façons vous ne comprenez rien »

devient contagieux.

« Quand vous

entendez à longueur de réunions fami-

liales ou amicales : “C'est pas un enfant

de 11 ans qui fait la loi à la maison, un

coup de pied aux fesses et il va y aller à

l'école…” On se sent seul et incompris »

,

témoigne Sophie, la maman de

Nicolas.

Après la culpabilité et la honte d'être

taxée de mère laxiste, c'est surtout l'an-

goisse qui résonne de ces témoignages

de mamans envahies par la peur. Car, si

de cette incapacité de se rendre en

cours résulte un absentéisme scolaire

important, dont les conséquences peu-

vent être graves sur le plan scolaire et

social, cela peut aussi avoir des consé-

quences vitales.

« Quand votre méde-

cin vous annonce que votre fille peut

passer à l'acte au niveau suicidaire,

vous vivez sans arrêt avec une épée de

Damoclès au-dessus de la tête »

, confie

Corinne. Car même si sa fille Camille suit

aujourd'hui normalement sa scolarité en

seconde, sa maman ne peut s'empê-

cher de craindre une rechute après la

coupure des vacances scolaires ou

après un simple arrêt maladie.

« Je sais

aujourd'hui que le mot d'ordre est de

faire confiance à l'enfant, mais cela

reste néanmoins très compliqué. »

Confrontée à la solitude, au manque

d'information et d'écoute, Sophie, la

maman de Nicolas, a eu l'idée de créer

« Phobie scolaire Normandie »

(2)

, une

jeune association qui souhaite faire

reconnaître cette maladie par le

monde de l'éducation et qui rassemble

des bénévoles en capacité de prendre

en charge ou d'enseigner à ces enfants

déscolarisés. Si la plupart des enfants

qui guérissent s'en sortent bien après, ce

sont malgré tout des années de souf-

france qui soulèvent nombre d'interro-

gations. Et il est temps de trouver des

solutions éducatives pour ces enfants

courageux qui n'ont pour seul défaut

que

« d'être des carrés qui ne rentrent

pas dans des ronds »

, dixit Nicolas, 13

ans.

n

JNV

Notes

(1) :

www.integrascol.fr

. Ce projet bénéfi-

cie du soutien du ministère de l’Éducation

nationale, du ministère de la Santé et du

secrétariat d’Etat aux Personnes handica-

pées, ainsi que du patronage de

l’Académie de médecine.

(2) : Association Phobie scolaire

Normandie via

thermogwen@free.fr

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