numéro 380 - Mars-avril 2014 -
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les de lecture habituelles. En s'appuyant
sur les dernières découvertes scientifi-
ques en matière de neurosciences,
Michel Vigier préconise de présenter un
concept qui pose problème sous un seul
angle.
« Nous savons aujourd'hui que
dans le doute, la conscience s'abstient.
Si le cerveau se retrouve face à plusieurs
approches du même problème, il n'en
épousera aucune et restera bloqué. »
Réintroduire le boulier
Faire parler l'appre-
nant, l'aider à s'ex-
primer avec ses pro-
pres mots est aussi
une clé pour résou-
dre un blocage
avec les maths. Les
mathématiques ne
laissent pas assez de place à la parole,
et les élèves y expriment donc leurs
angoisses et désirs inconscients.
« Tant
qu'on ne formule pas un problème avec
ses propres mots, on n'en a pas une
représentation mentale fidèle »
,
confirme Nicolas Rolli, professeur
de mathématiques dans un col-
lège de Colmar (Haut-Rhin) – lire
son point de vue p. 8.
De son côté, Michel
Vigier milite pour la
réintroduction
de
l'abaque et du bou-
lier didactique, des
outils qui permettent
de visualiser et
manipuler des nom-
bres de façon sim-
ple et visuelle. Notre cerveau sait
en effet instinctivement appréhen-
der les quantités inférieures à trois.
Cette méthode de comptage
alternative n'utilise que les chiffres
1, 2 et 3 pour former n'importe quel
nombre entier.
Des énoncés
incompréhensibles
Dans une matière où règne un jar-
gon parfois incompréhensible, il
faut aussi savoir rendre plus
attrayants les énoncés, les présen-
ter différemment en y glissant par exem-
ple de petites touches d'humour. Le but
est bien entendu de dédramatiser une
matière par essence aride en y introdui-
sant de la légèreté, un côté ludique et
concret. Enfin, il est primordial de ne pas
laisser l’enfant se persuader qu'il est nul
en maths. Dès le primaire, et encore plus
au collège, maintenir la communi-
cation en évitant toute dramatisa-
tion excessive sur ses difficultés en
maths est crucial.
Mais parce que malgré tous les
efforts consentis par les parents, le
résultat n'est pas toujours au ren-
dez-vous, n'hésitez pas à solliciter
une aide extérieure. Profs de
maths à la retraite, étudiants,
organismes qui proposent des
cours
spécifiques
(Kelprof,
Maxicours,
Prof
Express,
Anacours…) ou soutien organisé
par le collège... De même,
l'Association de prévention de l'in-
numérisme propose dans toute la
France des ateliers de formation
pour les élèves mais aussi pour les
familles et les formateurs en parte-
nariat avec les éditions Abacus
(renseignements sur
www.innume-
risme.com). Autant d'intervenants
qui permettront à votre enfant
d'aborder cette matière plus
sereinement et de se réconcilier
avec les maths.
n
MG
EDUCATION
VIE SCOLAIRE
Dragonbox, l'algèbre en s'amusant
Non, les jeux sur tablette et smartphone ne sont pas tous abrutis-
sants ! La preuve, de plus en plus de professeurs de maths recomman-
dent à leurs élèves de jouer à Dragonbox. Cette application ressemble
à un jeu comme les autres. Dans ce « puzzle game », on découvre un
écran divisé en deux. De chaque côté sont réparties des icônes. Le but
du jeu est d'éliminer toutes ces icônes sauf une. En ajoutant et combi-
nant des éléments, les enfants parviennent rapidement au but. Au fil
des 350 niveaux de la version réservée aux plus de 12 ans, les mécanis-
mes deviennent de plus en plus complexes, mais surtout il faut parve-
nir au but avec un nombre réduit de mouvements. Les icônes laissent
la place à des lettres, les dragons laissent place à des x et -x. En quel-
ques heures de jeu, les enfants pourront assimiler des principes de
base de l'algèbre et leurs étranges mécanismes.
DragonBox est une application pour iOS et Android. Elle est disponible dans
deux versions : une réservée aux 5-12 ans (200 niveaux, 5,49 euros) et une
pour les plus de 12 ans (350 niveaux, 8,99 euros).