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réseau Foquale est piloté par un chef

d’établissement désigné par le directeur

académique. Les informations qu’ils gla-

nent sont utilisées par les MLDS pour

identifier les élèves qui décrochent et

avoir une idée précise et régulièrement

actualisée des filières et des places dis-

ponibles dans les établissements.

Encore beaucoup à faire

Pour autant, le travail est loin d’être ter-

miné. La réussite de la lutte contre le

décrochage scolaire passera aussi par

la limitation des redoublements, le ren-

forcement de l’éducation prioritaire ou

la valorisation des filières professionnel-

les, très prisées des décrocheurs.

Instaurer encore plus de passerelles

entre les filières sera aussi nécessaire

pour proposer aux jeunes ayant fait des

mauvais choix des solutions alternatives

susceptibles de mieux leur convenir.

Pour limiter le décrochage, le gouverne-

ment compte aussi sur une meilleure

orientation des collégiens et des

lycéens afin d’éviter qu’ils ne se retrou-

l’examen par alternance (Morea),

pré-

cise Mickaël Brignon.

Dans la première,

les jeunes alternent 15 jours de remise à

niveau dans un établissement scolaire et

15 jours de stage en entreprise. Et avec

la seconde, nous cherchons à remotiver

les élèves qui ont échoué à un examen

pour qu’ils tentent à nouveau de décro-

cher le diplôme. Dans tous les cas, les

jeunes bénéficient de l’accompagne-

ment d’un enseignant-référent. »

Au lycée Jules Renard de Nevers, les jeu-

nes déscolarisés sont suivis pendant 28

semaines par une poignée d’ensei-

gnants. Le cas échéant, les compéten-

ces d’un conseiller d’orientation, d’un

médecin scolaire ou d’un animateur

socio-éducatif peuvent être sollicitées.

Au cours de l’année 2012-2013, 10 élè-

ves ont été accueillis dans ce dispositif.

« Ce que nous leur proposons, c’est une

parenthèse d’un an pour qu’ils puissent

faire le point sur leur situation et savoir ce

dont ils ont vraiment envie »

, précise un

animateur MLDS.

Pour être le plus efficace possible, rien

de tel que le travail en réseau. C’est

toute l’ambition des réseaux Formation-

Qualification-Emploi lancés par le minis-

tre de l’Education nationale l’année

dernière. Ces réseaux Foquale regrou-

pent les établissements présents dans

chaque secteur géographique, recen-

sent les cursus susceptibles d’accueillir

les jeunes décrocheurs, identifient les

actions qui fonctionnent bien et, au

besoin, en créent de nouvelles. Chaque

vent dans des filières qui ne leur

conviennent pas. Une expérience bap-

tisée « Le dernier mot aux familles » est

d’ailleurs menée depuis la rentrée 2013

dans certains établissements. Elle vise à

laisser la famille décider en dernier

recours de l’orientation de leur enfant

de troisième, même contre l’avis de

l’équipe enseignante, en faisant le pari

qu’il se sentira plus impliqué s’il intègre

une filière qu’il aura lui-même choisie.

Enfin, rien ne pourra se faire sans un ren-

forcement des actions de remise à

niveau des élèves en difficulté. Cette

condition est nécessaire si l’on ne veut

pas que ces jeunes se démotivent

parce qu’ils se retrouvent dans une

filière qui leur a été imposée faute de

résultats suffisants.

La lutte contre le décrochage est un

enjeu de société. C’est aussi une ques-

tion de solidarité. Qu’ils aient été victi-

mes d’un problème d’orientation ou

d’une difficulté passagère, tous ces jeu-

nes ont droit à une seconde chance.

n

CB

EDUCATION

ZOOM

numéro 380 - Mars-avril 2014 -

www.peep.asso.fr

14

Une solution pour les décrocheurs : les écoles de la 2

e

chance, comme ici, à Paris, dans

le 20

e

arrondissement.

« J’ai longtemps eu des bonnes notes, mais en troisième,

un conflit avec un professeur a tout changé. Mes

résultats ont baissé et j’ai perdu l’envie de travailler. J’ai

même failli tout arrêter lorsque je n’ai pas été prise en

filière ATMFC (Assistant technique en milieu familial et

collectif) faute de place. En m’orientant vers la MGI

(Mission d’insertion, ancienne appellation de la MLDS,

ndlr), le conseiller d’orientation du collège m’a sauvée.

J’ai passé un an à suivre des cours en petits groupes et

effectuer des stages en entreprise. J’en ai profité pour

améliorer mon projet et obtenir mon brevet

professionnel, avant de reprendre le cursus classique.

Aujourd’hui, j’ai décroché mon CAP et je cherche du

travail. Le directeur de l’hôpital de Saint-Malo, qui m’a

déjà employée, m’a d’ores et déjà proposé un autre

remplacement. »

« La mission d’insertion m’a sauvée »

Floriane,

19 ans, ancienne « décrocheuse »