Background Image
Previous Page  13 / 36 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 13 / 36 Next Page
Page Background

crochage scolaire

www.peep.asso.fr

- numéro 380 - Mars-avril 2014

13

à comprendre les raisons de son désinté-

rêt. Puis ils tentent de monter avec lui un

nouveau projet.

Pour y parvenir, les MLDS disposent d’un

large panel de solutions. Au lycée Jules

Renard de Nevers (58), 37 « décrocheurs

potentiels » ont bénéficié, au cours de

l’année 2012-2013, d’un soutien scolaire

individualisé. Certains ont même pu se

rendre durant quelques jours dans un

autre lycée pour se faire une idée pré-

cise de ce qu’ils voulaient faire. Quant à

ceux qui maîtrisaient mal le français, ils

ont pu suivre un atelier linguistique de

remise à niveau.

Dans l’académie de Rennes, la MLDS

fait découvrir d’autres filières aux poten-

tiels décrocheurs.

« Si un jeune en filière

mécanique nous dit que finalement, ce

qu’il aimerait faire, c’est de la cuisine,

nous pouvons l’emmener visiter les ate-

liers d’un lycée professionnel ou d’un

CFA et même aménager son emploi du

temps pour qu’il effectue des stages de

cuisine. A terme, cela lui permettra de

confirmer son projet pour ensuite s’ins-

crire dans un autre établissement sco-

laire ou signer un contrat d’apprentis-

sage,

explique Mickaël Brignon, le coor-

donnateur de la MLDS de l’académie

de Rennes.

Notre mission première, c’est

de trouver une solution pour éviter que

les jeunes ne quittent prématurément le

système »

.

« Une parenthèse d’un an »

Malgré ces précautions, certains décro-

chent. Il revient dans ce cas aux 360 pla-

tes-formes de suivi et d’appui réparties

sur tout le territoire de prendre contact

avec chacun d’entre eux pour

faire le point sur sa situation.

Ceux qui veulent trouver du tra-

vail sont dirigés vers la mission

locale. D’autres réalisent une

mission d’intérêt général au sein

d’une association dans le cadre

d’un service civique. Quant à

ceux qui acceptent de retour-

ner dans le système scolaire

pour décrocher un diplôme, ils

sont orientés vers la Mission de

lutte contre le décrochage sco-

laire la plus proche. Certains

intègrent une école de la

seconde chance ou un micro-

lycée lorsqu’il en existe un à

proximité. Ces établissements à

la pédagogie adaptée leur permettront

de revoir les fondamentaux et de béné-

ficier d’un suivi personnalisé. Des forma-

tions en alternance ou des contrats de

professionnalisation peuvent également

leur être proposés.

« Dans l’académie de Rennes, nous

avons principalement deux types de

réponses : l’Action de remobilisation

(AR) et le Module de préparation à

EDUCATION

ZOOM

L’an passé, 20 000 décrocheurs ont réintégré une formation

diplômante, en particulier au sein d’un lycée professionnel.

(suite page 14)

Nicolas Madiot,

coordonnateur MLDS de l’académie de Nantes (44)

« En fonction de leurs besoins, nous proposons aux

jeunes décrocheurs d’acquérir le socle commun, de

bénéficier d’un accompagnement individualisé, de

suivre une formation en alternance et/ou de participer à

un atelier de connaissance de soi et du monde. En

outre, depuis 2 ans, nous testons une nouvelle approche

par les compétences destinée à valoriser leurs acquis

plutôt que de souligner ce qu’ils ne savent pas encore.

Nous nous appuyons pour cela sur des activités

originales telles que des pièces de théâtre ou des

ateliers de slam. Nous mettons également en valeur ce

qu’ils font en dehors de l’école, dans le cadre d’une

association, dans leur famille ou en

entreprise, par exemple. La difficulté

consiste à leur proposer une formule

de remotivation attractive qui ne soit

pas en décalage avec ce qu’ils

trouveront quand ils réintégreront un parcours

classique. Dans la plupart des cas, cela fonctionne. Sur

1 650 élèves pris en charge par la MLDS l’année

dernière, 75 % ont repris une formation. Il s’avère

parfois que l’élève n’est pas prêt à se lancer tout de suite

dans un nouveau projet. Il faut alors savoir patienter et

garder le contact avec lui. »

« Il faut savoir être patient »