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EDUCATION

UN MÉTIER À LA UNE

veurs, à la découper ensuite dans les rè-

gles de l'art, puis à la transformer en plats

cuisinés, surtout si l'on est également

charcutier-traiteur, ce qui est de plus en

plus le cas. Enfin, contrairement aux bou-

langers ou cuisiniers, le boucher a l'avan-

tage de se trouver également au

contact de la clientèle.

Outre des qualités manuelles de minutie

et de précision, et une connaissance de

l'anatomie de l'animal, il doit avoir un

sens de l'esthétique pour composer ses vi-

trines. Le boucher-charcutier doit égale-

ment être gastronome, pour conseiller ses

clients, et savoir innover.

Une formation rémunérée

« Je ne vois pas l'intérêt pour un gamin de

pousser ses études si cela ne l'intéresse

pas. Je trouve que l'apprentissage est

une bonne solution,

défend Sébastien,

«N

ous avons besoin de

plus de jeunes formés

car nous avons du mal

à recruter,

déplore

Sébastien, jeune patron d'une bouche-

rie à Paris depuis 6 ans.

Etre boucher

demande de s'investir avec des heures

de travail, mais c'est passionnant ! »

Car,

les professionnels le disent, ce métier

dont la réputation était d'être salissant et

réservé aux costauds, a bien changé

grâce aux améliorations techniques. On

porte moins de charges lourdes, on se

coupe moins, on a moins mal au dos. Et

les bouchers sont désormais tenus

d'avoir des conditions d'hygiène irrépro-

chables, depuis la crise de la vache folle

en particulier.

Ce métier, dit « de bouche », consiste à la

fois à sélectionner et acheter la viande

auprès des abattoirs, grossistes ou éle-

qui emploie trois personnes dont un ap-

prenti.

Il apprend avec moi toute la dé-

coupe, à choisir des viandes de qualité,

régionales et de terroir, et à fabriquer nos

produits (chipolatas, merguez, paupiet-

tes, rôtis farcis...). »

Le plus souvent, les jeunes choisissent

après la 3

e

de se former en deux ans pour

obtenir un CAP de boucher. Il peut être

complété, durant un an, par une mention

complémentaire en charcuterie-traiteur.

Autre option : le bac pro boucher-char-

cutier-traiteur, obtenu après trois ans de

formation, qui se déroule également en

alternance. Rappelons que les apprentis

sont rémunérés de 25 à 78 % du Smic, se-

lon l’âge et les années de formation.

En termes de salaire et d'évolution de car-

rière, cette profession offre de nombreu-

ses opportunités. Si les débutants démar-

rent souvent au Smic, ils peuvent assez

rapidement obtenir un salaire bien plus

élevé, s'ils deviennent patrons d'une bou-

cherie. En contrepartie, le rythme de vie

devient plus exigeant et on doit accepter

beaucoup d'heures de travail. Les gran-

des surfaces ou la restauration collective,

qui proposent des horaires plus flexibles

mais des salaires moindres, recrutent éga-

lement, même si les plus fortes demandes

proviennent des boucheries artisanales.

n

MR

Loin des images d'Epinal, le métier de boucher-charcutier ne connaît pas de

chômage et offre des opportunités de carrières intéressantes. Anatomie d'un

métier de précision et de contact.

www.peep.asso.fr

- numéro 380 - Mars-avril 2014

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Mathilde Blot,

de la Confédération Française de la Boucherie,

Boucherie-Charcuterie, Traiteurs

« Notre secteur ne connaît pas le chômage. On recherche chaque année

quelques milliers de jeunes en boucherie-charcuterie artisanale ! Je

recommande d'aller visiter le site

www.jedeviensboucher.com.

Outre une

foule d'indications sur le métier, il permet de découvrir la Boucherie

Académie : 500 artisans bouchers répartis dans toute la France qui

s'engagent à recevoir des jeunes en stage d'observation ou à discuter du

métier avec eux. Une bonne façon de s'apercevoir que ce métier a bien

évolué. Et de créer des vocations. La formation en apprentissage permet

d'apprendre avec les pros. Le binôme apprenti-boucher est essentiel à la

réussite vers cette carrière très complète qui peut amener, au bout de

quelques années, à devenir son propre patron. »

« Le métier a bien évolué ! »

Boucherie-charcuterie :

« on recrute ! »