EDUCATION
VIE SCOLAIRE
se remettent à niveau !
(suite page 10)
élèves,
met en garde Elise Pessin, qui a
déjà supervisé des stages de remise à
niveau dans d’autres écoles de sa
région.
Si c’est un problème de fond, il
faut privilégier le travail régulier. C’est
pourquoi on ne cible pas forcément les
élèves qui ont le plus de difficultés, mais
ceux pour qui ce soutien sera utile. »
Ainsi, une fois l’élève « repéré », l’ensei-
gnant propose aux parents l’idée du
stage. Libre à eux alors de l’accepter, ou
non. Leur refus devra tout de même être
notifié par écrit sans nécessairement
préciser les motifs.
Deux matières, des dizaines
d’exercices personnalisés
A chaque fois, le soutien s’organise
autour de trois heures de cours, du lundi
au vendredi. Il repose sur un renforce-
ment de deux matières, le français et les
mathématiques. Au programme : des
fondamentaux, tels que l’entraînement
au calcul mental, au raisonnement mais
aussi à la lecture et à la pro-
duction d’écrit. En français,
par exemple, il s’agit de
remédier aux difficultés telles
qu’un mauvais déchiffrage,
une orthographe peu assu-
rée, une mauvaise compré-
hension des textes… En
mathématiques, les élèves
peuvent buter sur la lecture et
la compréhension des énon-
cés de problèmes. L’objectif
est donc de leur apporter les
clés pour mieux pallier leurs
incertitudes, tout en sortant
du cadre formel de la classe.
La plupart du temps, les sta-
ges de remise à niveau sont
l’occasion de proposer une
alternance de travaux aux élèves : acti-
vités de création, d’expérimentation ou
exercices d’application, travaux à l’oral
ou écrits, activités individuelles ou col-
lectives. Certains professeurs proposent
www.peep.asso.fr- numéro 396 - Mai-juin-juillet 2017
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même des jeux, du type petit concours
de conjugaison ou Trivial Pursuit thémati-
que. Cette approche ludique permet
de mieux faire passer les enseignements
Christian Bidaut,
directeur de l’école primaire publique Saint-Jean-des-Vignes
à Chalon-sur-Saône (71)
Vous êtes directeur de votre école et enseignant
pour les CM2. Vous partagez votre classe avec
Mme Pessin. Comment le travail entre deux
professeurs permet-il de mieux intervenir auprès
des élèves ?
Notre objectif est de respecter un souci de cohérence
des apprentissages. L’important ce n’est pas un
saupoudrage de savoirs, mais de dispenser un
enseignement réfléchi, cohérent, structuré et garant des
bonnes conditions de mise en place des compétences
attendues dans le programme. Chaque jour, nous
échangeons sur nos élèves. Nous notons dans un cahier
commun tous les faits particuliers de la classe ou les
difficultés particulières observées. C’est ainsi que nous
avons su quels étaient les élèves susceptibles de tirer
profit des stages de remise à niveau.
Les stages de remise à niveau
sont organisés trois fois par an.
Est-ce suffisant selon vous ?
Un des axes prioritaires de notre école, de la petite
section au CM2, c’est l’aide aux élèves en difficulté, que
ce soit dans le cadre d’un enseignement ou des
stratégies pédagogiques mises en œuvre (comme la
remédiation).
Les stages de remise à niveau s’inscrivent aussi dans
cette volonté d’accompagner les élèves, mais il est
difficile de les intégrer de manière pérenne car ils
dépendent du volontariat des enseignants. Pourquoi,
alors, ne pas revoir leur fonctionnement dans le cadre
d’une expérimentation ? Dans le domaine de
l’enseignement, il reste encore beaucoup de pistes à
explorer...
« La volonté d’accompagner les élèves »
Les stages de remise à niveau permettent un véritable sou-
tien personnalisé de l’élève.