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numéro 396 - Mai-juin-juillet 2017 -

www.peep.asso.fr

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ments papier ! De plus,

la vie de classe est plus

agréable en voie tech-

nologique, car grâce

aux travaux par groupe,

les élèves échangent

davantage entre eux »

,

confie Roxane. L’élève

gagne alors en autono-

mie et en capacité

d’analyse. De plus, inté-

grer une voie technolo-

gique ne l’empêchera pas de poursui-

vre des études post-bac de qualité.

Et après le bac ?

En effet, la majorité des bacheliers tech-

nologiques se dirigent vers l’enseigne-

ment supérieur. Outre l’université, ils ont

une grande facilité d’accès aux BTS et

DUT, parce que ceux-ci sont bien adap-

tés à la formation technologique. Ils

peuvent aussi continuer leurs études

avec une Licence Professionnelle avant

de rentrer dans la vie active. Mais ils ont

la possibilité également de suivre des

classes préparatoires aux grandes éco-

les. Certaines sont « réservées » aux élè-

ves issues de la voie technologique.

Trop peu connues, elles permettent

pourtant d’élargir encore davantage le

champs des possibles aux bacheliers

« technos ». Il existe par exemple la TB

(Technologie et Biologie pour les bacs

STL et STAV), TPC (Technologie, Physique

et Chimie pour les bacs STL), TSI

(Technologie et Sciences Industrielles

pour les bacs STI2D et STL).

« Mon établissement propose aussi des

classes préparatoires à l’issue du bac

STI2D. L’un des élèves qui l’ont suivi a

ramasser les déchets sur une eau stag-

nante (comme un lac par exemple). Ils

ont d’abord réfléchi sur l’aspect méca-

nique qui permettra de récupérer les

ordures : faut-il un bras articulé ? Ou plu-

tôt une poulie ? Puis, ils ont étudié le type

d’énergie et le type de moteur qui favo-

riseront la propulsion du bateau. Enfin, ils

ont abordé les thématiques numérique

et informatique pour envisager le pilo-

tage du bateau. Pendant une année, ils

auront consacré une majeure partie de

leurs travaux de classe aux différentes

étapes de ce projet. Ils ont réfléchi à sa

faisabilité, détaillé régulièrement l’avan-

cement du projet à leurs professeurs,

tout en justifiant leurs choix. Le tout sur un

nombre d’heures très important.

Rejoindre la voie technologique ne signi-

fie donc pas travailler moins, mais tra-

vailler différemment.

Gagner en autonomie

C’est pourquoi, il ne suffit pas de regar-

der seulement ses résultats scolaires pour

conseiller à un élève de rejoindre la voie

technologique. Il faut avant tout étudier

son caractère, sa manière de travailler,

son appréhension de l’enseignement. Si,

déjà en 3

e

, les cours théoriques l’en-

nuient, mieux vaut ne pas accentuer

cette tendance. Elève à Rouen, Roxane

a commencé le lycée en pensant rejoin-

dre une première ES. Finalement, en

seconde, elle se rétracte et intègre une

première STI2D, espérant casser avec les

codes classiques de l’enseignement

général.

« Travailler un projet sur plusieurs

mois, le suivre sur ordinateur, le voir évo-

luer… C’est bien plus motivant que de

suivre des cours sur des docu-

récemment intégré Polytechnique. De

même, l’année dernière, cinq anciens

élèves sont entrés à Centrale et aux Arts

et Métiers,

partage le proviseur Philippe

Grand.

Les gens pensent souvent que la

voie technologique mène uniquement

à un enseignement supérieur court et

que la voie générale permet les plus

longs parcours post-bac. C’est aussi

pour cela que les parents ont tendance

à privilégier le général pour leur enfant.

Mais c’est un raisonnement faux. »

.

Selon le proviseur, la légende – tenace ! -

qui veut que le bac S ouvre toutes les

voies n’est valable que si les résultats de

l’élève sont à la hauteur.

« La réflexion sur

le choix d’orientation doit se centrer sur

cette question : « qu’est ce que je sou-

haite faire plus tard ? » Puis, « quels sont

les parcours possibles ? » Aujourd’hui, les

étudiants accèdent au métier d’ingé-

nieur par trois ou quatre voies différentes,

dont certaines prennent en compte

l’obtention d’un bac technologique »

,

rappelle-t-il. Longtemps mal-aimée et

mal considérée, la voie technologique

peut, elle aussi, être un vrai parcours de

réussite.

n

CT

EDUCATION

ZOOM

Spécificité propre à la voie technologique, les enseignements

vont s’organiser autour d’un projet commun à une classe.

Au lycée, les stages passerelles permettent aux

élèves de conforter leur choix ou au contraire de le

corriger. Ils facilitent les réorientations d’une

série à l’autre et d’une voie à l’autre. Ainsi, ces

stages offrent la possibilité de quitter la seconde

générale ou technologique pour la voie profession-

nelle ou de passer de la voie professionnelle aux

voies générale et technologique. En première, ils

permettent des passages du technologique au géné-

ral et inversement.

Dans tous les cas, l’élève doit préparer sa réorien-

tation, aidé de son professeur principal et du

conseiller d’orientation psychologue (COPsy) de

son établissement.

Quelles passerelles avec la voie technologique ?