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numéro 396 - Mai-juin-juillet 2017 -

www.peep.asso.fr

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et de retenir l’attention de l’élève de

manière originale.

Mais surtout, ces stages de remise à

niveau permettent d’accorder du

temps aux élèves : l’accompagnement

individuel est la base de leur bon fonc-

tionnement.

« Tous les élèves n’ont pas

les mêmes besoins. Le fait de travailler

en petit groupe permet une approche

individualisée. Il n’est pas question,

durant cette période, de faire un cours

collectif et traditionnel. Nous ne sommes

pas dans la même dynamique qu’une

classe. Il faut amener la notion autre-

ment qu’elle est proposée habituelle-

ment »

, développe Elise Pessin.

Une approche que confirme Marie-Isis

Betrancourt, enseignante de CM1 à

Paris 19

e

:

« Les stages de remise à

niveau changent le rapport entre le pro-

fesseur et l’élève. Ils permettent d’avoir

une discussion, d’échanger. Ils sont aussi

particulièrement bénéfiques aux élèves

qui manquent de confiance en eux et

qui n’osent pas s’exprimer devant toute

la classe »

, souligne-t-elle.

Parfois, les élèves travaillent à deux. Ils se

corrigent leurs fautes respectives, qu’ils

essaient de comprendre ensemble. Ils

recherchent la réponse entre eux, ce qui

leur permet de gagner en autonomie.

La clé du succès réside aussi dans la

motivation :

« Les élèves qui sont motivés

pour venir à ces stages, c’est déjà un

grand pas dans la volonté de progres-

ser,

confirme Marie-Isis Betrancourt.

Contrairement à ce qu’on pourrait

croire, les enfants ne se sentent pas

« punis » de venir travailler un peu pen-

dant les vacances. Certains ne peuvent

pas toujours partir durant cette période.

Il se sentent alors soulagés de ne pas res-

ter à rien faire. »

Sur la base du volontariat

Aucun exercice n’est prévu à la maison,

mais une rapide évaluation à la fin de la

semaine permettra d’attester des pro-

grès de l’enfant. L’enseignant dresse un

tableau qui récapitule ce sur quoi il a

travaillé avec l’élève et ce que ce der-

nier a acquis au bout des cinq jours. Ce

bilan est d’autant plus important lorsque

le stage est supervisé par un enseignant

autre que celui de l’enfant. Marquer

tout ce qui a été vu et tout ce qui a été

amélioré permet que les informations cir-

culent correctement d’un professionnel

à l’autre. En amont du stage, cette

« fiche diagnostique » donne les indica-

tions précises, nécessaires et suffisantes,

pour pouvoir atteindre les objectifs possi-

bles de chaque élève.

A savoir : les stages de remise à niveau

ne sont organisés que sur la base du

volontariat des professeurs. Si l’école ne

dispose d’aucun enseignant prêt à assu-

rer la prochaine séance, elle ne peut en

aucun cas lui forcer la main. C’est pour-

quoi, dans certains cas, les élèves peu-

vent être en stage avec un enseignant

d’une autre école, au sein de leur éta-

blissement ou dans celui du professeur

volontaire. Ce dernier doit s’assurer qu’il

dispose des conditions d’accueil adé-

quates (classe, matériel, etc.) et des

bilans de compétences de chacun des

élèves qui lui seront confiés.

« Ce cas de

figure a toutefois ses limites,

prévient Elise

Pessin.

Quand ce ne sont pas nos pro-

pres élèves, il faut réserver un temps en

début de stage pour faire connaissance

avec les enfants. La confiance n’est pas

immédiatement acquise. »

Enfin, même si un élève peut bénéficier

de plusieurs stages de remise à niveau

dans l’année, cet aspect systématique

n’est pas conseillé. Le risque ? Que les

élèves se sentent découragés devant

leur manque de progrès. Soit tout l’effet

inverse de ce que veulent impulser ces

stages.

n

CT

EDUCATION

VIE SCOLAIRE

Les stages de remise à niveau sont proposés aux classes de CM1 et CM2, car ils participent à une

assimilation des compétences du cycle 3 (qui comprend ces deux niveaux et la 6

e

du collège).

Alors qu’il est en classe de CM1, Victor multiplie les erreurs en

conjugaison. C’est pourquoi, lorsque son enseignante lui

propose de suivre un stage de remise à niveau durant les

vacances de printemps, ses parents acceptent rapidement. Et

tous sont ravis de cette expérience.

« On n’était que cinq

élèves, c’était vraiment un petit groupe. C’était plus facile

pour travailler, je participais plus souvent aussi,

se souvient

Victor. Parfois,

on pouvait utiliser les ordinateurs. C’était

plus amusant que d’habitude, le cours me semblait moins

long qu’en classe. »

Sandrine, sa maman, a pu elle constater

les progrès de son fils.

« Le collège va bientôt commencer.

C’est rassurant de constater l’utilité de ce stage de remise à

niveau, car ses notes en français sont meilleures en CM2. Il

y a eu comme un déblocage »

, confirme-telle.

« C’est plus facile pour travailler ! »

Sandrine et son fils Victor

(10 ans), Toulouse