l’autre se cacher ou s’enfermer. Les
parents sont censés avoir été informés
de la date et des conditions de mise en
œuvre de l’exercice – ce qui n’a pas été
le cas dans de nombreux collèges
notamment…
Le jour de l’exercice, une alarme a été
déclenchée. Objectif : aboutir à une
posture adéquate en veillant à éviter
tout scénario anxiogène. Le terme
« d’attentat-intrusion » ne devait d’ail-
leurs être utilisé que par les adultes.
Avant le CP, il n’était pas nécessaire
d’expliciter auprès des enfants les rai-
sons de l’organisation de l’exercice
attentat-intrusion. « On peut parler par
exemple d’exercice pour apprendre à
se cacher », proposait un guide réalisé
par l’académie de Versailles à destina-
tion des maternelles. L’autre difficulté
pour les 3-6 ans aura été de réussir à res-
ter silencieux. Pour cela, le guide propo-
sait « le jeu de la statue » ou encore du
« roi du silence ». À Pau, Stéphanie
Carricart, la directrice de l’école mater-
nelle Marca, a ainsi fait passer les exerci-
ces de confinement pour des parties de
cache-cache. Depuis, les enfants ont
pris le réflexe de se cacher quand ils
entendent le signal, sans angoisse et
sans panique. Dans les collèges et les
lycées, il s’est agi aussi de s’entraîner à
affronter une situation de crise avec
sang-froid.
Après l’exercice, les directeurs d’école
et les chefs d’établissement ont réalisé
un retour d’expérience qui a permis
d’identifier les points forts et, a contrario,
les dispositions restant à améliorer.
Certains auront eu plus de travail que
d’autres. Ainsi, le 13 octobre, faute de
préparation suffisante, un exercice
attentat-intrusion a provoqué un mou-
vement de panique dans le collège Lise
Ophion, à Matoury (Guyane), lorsque
des personnels de l’Education natio-
nale, cagoulés, ont simulé une attaque
terroriste.
La communication avec le maire
et la police
À cet effet, les « correspondants police-
Services de police et de gendarmerie, élus locaux, responsables scolaires : la sécurisation des
écoles, collèges et lycées nécessite des liens étroits entre toutes ces parties.
EDUCATION
VIE SCOLAIRE
tablissements scolaires ?
9
(suite page 10)
www.peep.asso.fr- numéro 393 - Novembre-décembre 2016
Damien Denechaud,
directeur de l’école maternelle Pauline Kergomard, Nailloux (Haute-Garonne)
« Depuis la catastrophe d’AZF à Toulouse, nous devions
répéter un exercice lors de chaque année scolaire dans
le cadre du PPMS. Désormais, trois exercices sont
obligatoires, dont celui qui concerne l’attentat-intrusion.
Nous l’avons réalisé le lundi 10 octobre, en simulant le
signalement d’un individu suspect aux abords de notre
école qui compte sept classes et 190 élèves, et tout s’est
très bien passé. J’ai donné l’alerte selon un système que
je ne peux pas dévoiler parce qu’il doit rester
confidentiel et être connu seulement par les gens de
notre communauté éducative. Nous avons mené
l’exercice autour du confinement. Il ne faut
surtout pas stresser les enfants. Nous avons
donc utilisé des petits jeux pour les calmer et leur faire
respecter le silence ainsi que des techniques de
relaxation. Personnellement, tout cela me fait éprouver
un sentiment un peu étrange. Nous nous préparons avec
le plus grand sérieux, nous effectuons tous les exercices
nécessaires mais nous avons quand même du mal à nous
sentir pleinement concernés par toutes ces horreurs.
Nous nous sentons si loin de tout cela dans nos petits
villages… »
« Il ne faut surtout pas stresser les enfants »