mercredi matin, il est plutôt de l’ordre de
20 %). Cet absentéisme impacte non
seulement les élèves absents, mais aussi
le reste de la classe.
Du côté des Temps d’accueil périsco-
laire (TAP) aussi, on est loin du sans-faute.
D’après les éléments recueillis sur le ter-
rain, plus de 90 % des communes
auraient mis en place des activités,
conformément à l’esprit de la réforme.
Beaucoup d’entre elles les ont program-
mées chaque après-midi de la semaine
pendant trois quarts d’heure. C’est le
cas par exemple dans la commune
d’Orchies, dans le Nord (59).
« Un roulement a même été
mis en place de manière à ce
que les enfants participent à
tous les ateliers sur l’année
scolaire »,
précise Stéphanie
Lemagnent, la directrice de
l’école maternelle Roger-
Salengro.
D’autres communes ont fait le
choix de regrouper les activi-
tés sur 1 h 30, deux fois par
semaine. D’autres encore ont
opté pour des formules plus
originales.
« Dans ma ville, les TAP ont lieu
tous les soirs de 16 h à 17 h, deux fois par
semaine sous forme d’étude, les deux
autres jours sous forme d’ateliers,
expli-
que Cécile Lory, de la PEEP de
Montrouge (92).
Cela fonctionne plutôt
bien même si le fait d’aller à l’étude
empêche certains enfants de prendre
part aux activités ».
« La mairie de Rosny-sous-Bois a fait le
choix de programmer les TAP sur la
pause méridienne,
décrit la représen-
tante locale de la PEEP.
Ce système lui
permet surtout de mieux gérer le trop
grand nombre d’élèves à la cantine, en
les répartissant sur trois services au lieu
de deux »
.
De sérieuses inégalités
De plus, toutes les activités proposées ne
se valent pas. A Vernouillet, les écoliers
ont de la chance. Ils bénéficient d’ani-
mations intéressantes allant du karaté
au jardinage en passant par la cuisine,
la photo ou la chorale. Ceux de mater-
nelle peuvent, quant à eux, assister à
des lectures de contes, à des ateliers de
motricité, de marionnettes ou d’arts
plastiques. Les activités proposées chan-
gent après chaque vacances scolaires
et à la fin de l’année, une journée spé-
ciale est organisée de manière à ce que
les parents puissent découvrir les réalisa-
tions des enfants. A Orchies aussi la
municipalité regorge d’idées. Un atelier
roller est envisagé, ainsi qu’une forma-
Un lien entre la fatigue des élèves et les nou-
veaux rythmes scolaires ? Les avis divergent
sur la question…
EDUCATION
ZOOM
rme à l’heure du bilan
5
(suite page 6)
www.peep.asso.fr- numéro 393 - Novembre-décembre 2016
« L’enquête que nous avons menée avec la CNAF montre
que malgré leur bonne volonté pour mener à bien cette
réforme, les maires doivent faire face à de nombreuses
difficultés. Beaucoup d’entre eux, principalement en zone
rurale, rencontrent des problèmes liés aux locaux ou au
transport. Ils ont aussi du mal à recruter du personnel
qualifié. Ces nouveaux rythmes scolaires n’ont fait
qu’augmenter les inégalités et renforcer la concurrence
entre les communes. Des associations ont aussi été
complètement désorganisées, à cause des bouleversements
des emplois du temps et du recrutement par les communes
de leurs animateurs. Mais le problème est avant tout
financier. La réforme des rythmes scolaires pèse lourd sur
les budgets des communes. De plus en plus
de municipalités sont d’ailleurs tentées de
revenir sur la gratuité qu’elles avaient
décidée dans un premier temps tant la
réforme coûte cher.
Sur ma ville de Morlaix, cette gratuité pour
les familles pèse pour 110 000 euros par an
sur le budget de la commune. C’est autant
d’argent que nous ne pouvons pas utiliser pour d’autres
projets. Il est essentiel que le coût de cette réforme
imposée aux communes soit compensé à l’euro près, sinon,
il s’agit ni plus ni moins d’un transfert d’impopularité
fiscale. »
« Cette réforme doit être compensée à l’euro près »
Agnès Le Brun,
maire de Morlaix et rapporteur de la commission Education pour l’Association
des maires de France