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tion au secourisme et une sensibilisation

à l’écologie ou à la découverte des

légumes.

Dans d’autres communes, on est loin

d’une telle offre. A Rosny-sous-Bois, par

exemple, la mairie a fait le choix de ne

pas organiser de TAP.

« Dans chaque

école, un responsable de la pause méri-

dienne est censé mettre en place des

animations, mais ce n’est pas toujours

fait et la qualité est variable »

, regrette la

représentante locale de la PEEP. Ailleurs,

il n’est pas rare que les TAP se limitent à

quelques activités manuelles inintéres-

santes encadrées par des bénévoles

voire se transforment en simple garderie.

D’après une enquête menée à la ren-

trée, 40,3 % des parents de la PEEP esti-

ment que les activités proposées à leur

enfant de primaire ne sont pas de qua-

lité, contre 37,6 % qui pensent le contraire

(22,1 % ne se prononcent pas).

L’encadrement non plus n’est pas tou-

jours à la hauteur.

« A Montrouge, toutes

les activités sont encadrées par des ani-

mateurs professionnels »

, se félicite

Cécile Lory. Ce n’est pas le cas partout.

Faute de trouver du personnel qualifié

ou pour faire des économies, bon nom-

bre de communes n’hésitent pas à

recruter des animateurs non-titulaires du

Bafa ou à faire appel à des bénévoles.

Les inégalités apparaissent aussi d’un

point de vue financier.

Sur les 6182 personnes

ayant répondu à l’en-

quête de la PEEP sur les

rythmes scolaires, 36,9 %

disent être contraints de

mettre la main au porte-

monnaie s’ils veulent

que leurs enfants partici-

pent aux activités péris-

colaires. Une situation

que 79 % d’entre eux

déplorent, même si

d’autres acceptent plus facilement de

participer au financement des TAP.

« A

Montrouge, le prix varie en fonction du

quotient familial, mais comme les activi-

tés sont plutôt de bonne qualité, cela ne

pose pas vraiment de problème »

,

témoigne Cécile Lory.

Des désaccords sur la fatigue

Avec des journées plus chargées, des

temps de récréation raccourcis et l’ab-

sence de coupure en milieu de semaine,

beaucoup craignaient que les enfants

soient plus fatigués qu’avant. De fait,

que ce soit par le biais de l’Inspection

générale, de l’Observatoire des rythmes

et des temps de vie des enfants et des

jeunes (Ortej) ou celui des syndicats, les

enseignants sont nombreux à avoir

constaté une fatigue accrue chez les

enfants depuis la mise en place de la

réforme, notamment en fin de semaine

et à l’approche des vacances scolaires.

Ce constat, tout le monde ne le partage

pas. Après avoir mené une étude scien-

tifique dans plusieurs écoles de la ville

d’Arras, le chronopsychologue François

Testu assure, lui, que la réforme n’a pas

eu d’impact significatif sur l’attention

des élèves.

« En fait, cela dépend des

enfants et de l’organisation des familles,

constate Cécile Lory.

Pour certains, qui

devaient déjà se lever le mercredi parce

que leurs parents travaillent, la réforme

n’a rien changé. Pour d’autres, c’est

plus compliqué, notamment pour ceux

de petite section que l’on doit réveiller

après la sieste, notamment en début

d’année »

.

n

CB

EDUCATION

ZOOM

numéro 393 - Novembre-décembre 2016 -

www.peep.asso.fr

6

Environ 9 communes sur 10 ont mis en place des activités après

les heures de cours.

LA COMMUNE D’

A

UPS A SURMONTÉ LES ÉPREUVES

A Aups, dans le Var, les nouveaux rythmes scolaires

sont désormais une affaire qui marche. Après quel-

ques tâtonnements à la rentrée 2013-2014, la mairie a

revu sa copie. Les TAP se déroulent désormais les lun-

dis, mardis, jeudis et vendredis soir pendant trois

quarts d’heure. Les enfants, répartis en groupes, tour-

nent tout au long de l’année sur les différents ateliers

proposés (danse, tir à l’arc, musique, etc.) ainsi que

sur les séances proposées par la médiathèque de la

ville et par la ludothèque de Draguignan.

UNE GRATUITÉ QUI COÛTE

« Le plus difficile a été de recruter des animateurs

compétents,

avoue Marlène Roux, adjointe chargée de

l’éducation.

Si les activités de maternelle sont enca-

drées par les Atsem, pour l’élémentaire, la mairie a

signé des conventions avec plusieurs associations

locales. Au final, tout le monde y trouve son compte.

Les élèves profitent d’activités variées qu’ils n’au-

raient pas eu l’occasion de faire en-dehors des TAP et

les associations gagnent un peu d’argent et de la visi-

bilité »

. Si cette commune de 2 000 habitants affiche

de très bons taux de participation (80 % des écoliers

profitent des TAP), c’est aussi grâce à une collabora-

tion efficace entres les enseignants, le personnel muni-

cipal et les animateurs sous la houlette d’un coordon-

nateur et au fait que ces activités sont gratuites pour

les familles.

« Cette gratuité, qui coûte 40.000 euros

par an à la commune, est un choix fort que nous

allons tenter de maintenir tant que nous pourrons ».