numéro 393 - Novembre-décembre 2016 -
www.peep.asso.fr10
gendarmerie sécurité de l'école » auront
pu être consultés. Appelés aussi « réfé-
rents sécurité », ils assurent la continuité
de la sécurisation de l'école ou de l'éta-
blissement. Interlocuteurs habituels des
directeurs d'école et des chefs d'établis-
sement, ils apportent leur expertise pour
la prévention des risques, pour l'élabo-
ration et l’actualisation du PPMS et l’or-
ganisation des exercices. Ils peuvent
aussi conseiller les maires dans le cadre
de travaux de sécurisation. Par ailleurs,
pour assurer la sécurité des écoles et la
connaissance en temps réel du risque
d’attentats (ou de leur survenue) à
proximité d’une école, les directeurs
d’école fournissent désormais aux servi-
ces départementaux et/ou académi-
ques leur numéro de portable person-
nel, sous réserve de leur accord.
A noter que le maire, qui est investi de
pouvoirs de police, peut réguler voire
interdire la circulation et le stationne-
ment des véhicules aux abords de
l’école. Le niveau Vigipirate « alerte
attentat » prévoit par ailleurs l’interdic-
tion du stationnement des véhicules aux
abords des écoles.
Les limites du système
Le renforcement des mesures de sécu-
rité n’élude toutefois pas certaines ques-
tions. Le 4 octobre dernier, sur une
chaîne d’information, Philippe Vincent,
proviseur du lycée Jean-Perrin à
Marseille et secrétaire général adjoint du
SNPDEN (syndicat des personnels de
direction) ne cachait pas son scepti-
cisme quant à l’organisation de l’exer-
cice attentat-intrusion :
« Imaginer un
exercice qui touche tout le monde, dans
mon cas, c’est absolument infaisable ! »
,
avançait-il. Et pour cause : il se trouve à
la tête de l’un des plus vastes lycées du
pays : 8 hectares, 26 bâtiments, 2700
personnes. Voilà qui illustre la complexité
de la situation.
Des interrogations subsistent aussi sur le
signal à utiliser pour prévenir d’un atten-
tat.
« En général, dans les établisse-
ments, nous avons deux signaux sonores,
rappelait encore Philippe Vincent.
Le
premier indique les récréations, l'autre
est l’alerte incendie. Mais aucun des
deux n’est adapté au déclenchement
de l’alerte anti-intrusion »
. Pour résoudre
ce casse-tête, à Aix-en-Provence, la
mairie a doté chaque professeur des
écoles d'un bipeur relié au commissariat.
Coût : 160 000 euros ! Pas vraiment à la
portée de toutes les municipalités. Autre
solution : certaines écoles ont mis au
point un réseau interne d'alerte SMS.
Cela suppose néanmoins que les profes-
seurs laissent leur portable allumé pen-
dant le cours. Enfin, un objet suscite
beaucoup d'intérêt : le porte-clés
alarme. Il émet un signal pouvant aller
de 120 à 140 décibels : relayé dans les
classes, il propage l'alerte.
n
PK
EDUCATION
VIE SCOLAIRE
Dans les écoles et les établissements scolaires, les élèves ont suivi un exercice « attentat-
intrusion ». Avec des conduites à tenir en fonction de la situation vécue : en cas d’alerte,
une partie peut s’échapper, l’autre se cacher ou s’enfermer.
« La sécurité a constitué un point essentiel de la pré-
rentrée. Nous respectons scrupuleusement les directives
ministérielles. C’est essentiel pour que les mentalités
évoluent : il ne s’agit pas de vivre dans la peur mais de ne
pas banaliser les choses. D’ailleurs, nous travaillons
beaucoup là-dessus avec les élus lycéens. Les parents
d’élèves ont été informés de toutes les mesures de
sécurisation. Je leur ai demandé de relayer des choses très
particulières et je leur ai rappelé ce que nous attendions
d’eux en termes de comportements. Nous avons aussi fait
passer un message aux enseignants. Pour les rassurer, et
pour que, quelle que soit leur discipline, ils se sentent
concernés. Ils sont en première ligne pour répondre aux
éventuelles questions des élèves et pour replacer les
événements dans un contexte historique, conduisant à une
réflexion. Car il ne s’agit évidemment pas d’apporter des
réponses simplistes.
Nous faisons aussi en sorte que tous les élèves soient
accueillis et qu’aucun d’entre eux ne soit stigmatisé. Il ne
faut jamais baisser la garde et être très présent en tant
qu’adulte. Enfin, nous sommes évidemment en relation
permanente avec les services de police ».
Éric Alexandre,
proviseur du lycée Madeleine Michelis, Amiens (Somme)
« Les parents ont été informés des mesures de sécurisation »