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simples à 25 élèves,

déplore Cécile,

enseignante en Ardèche. S

i les classes à

double niveau regroupent tous les élè-

ves en difficulté sous prétexte qu’on ne

peut pas les faire redoubler en se disant

qu’ainsi on pourra leur faire travailler des

notions du niveau inférieur, ça ne peut

pas fonctionner. »

L’enseignant au cœur du système

L’autre élément essentiel dans la réus-

site d’une classe à double niveau, c’est

l’enseignant lui-même. Si celui-ci est

volontaire, enthousiaste et prêt à s’in-

vestir, il y a de fortes chances pour que

le succès soit au rendez-vous. Dans

l’idéal, il doit avoir en outre une bonne

expérience et ne pas rechigner à la

tâche.

« Le double niveau demande un

lourd travail de préparation et de cor-

rection et nécessite une organisation

irréprochable,

reconnaît Marianne, l’en-

seignante de Lozère.

En classe, tout est

millimétré. Je commence par donner du

travail aux CM1 avant de lancer une

leçon avec les CE2. Dès que c’est ter-

miné, j’inverse. Il ne peut pas y avoir de

temps mort »

.

Malheureusement, cette prime à l’ex-

périence n’est pas toujours en vigueur.

« Dans toutes les écoles où j’ai exercé,

les collègues en place ne voulaient

jamais des doubles niveaux. Alors à

chaque fois, elles étaient confiées aux

enseignants les plus jeunes ou à ceux

qui venaient d’être affectés. Il arrivait

même que leur soient ajoutés des élè-

ves que personne d’autre ne voulait

accueillir dans sa classe,

regrette un

autre enseignant.

On ne peut pas assu-

mer une telle tâche quand on sort tout

juste de l’école ».

Pourtant, quand elles sont bien faites, les

classes à double niveau peuvent aussi

être l’occasion d’expériences innovan-

tes favorables à l’apprentissage.

Certaines écoles, par exemple, font le

choix de réunir dans une même classe

des élèves de CP et de CM2.

« Ce

mélange est intéressant d’un point de

vue pédagogique car le fait d’avoir des

CM2, qui sont plus autonomes, permet à

l’enseignant de consacrer plus de temps

aux CP. Il peut aussi mettre en place des

initiatives intéressantes, comme des sys-

tèmes de tutorat qui aident les petits en

difficulté et responsabilisent les grands »

,

conclut Marianne. Des initiatives qui res-

tent trop rares.

n

CB

EDUCATION

VIE SCOLAIRE

www.peep.asso.fr

- numéro 390 - Mars-avril 2016

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