Classes à double niveau :
Souvent craintes, les classes à double
niveau peuvent pourtant avoir des
effets positifs sur les apprentissages, à
condition qu’un certain nombre de cri-
tères soient réunis.
voient aussi un réel intérêt pour les élè-
ves.
« Le travail est colossal, le temps de
recherche et de préparation est lourd,
mais quelle ambiance dans la classe,
E
lles sont une hantise pour de
nombreux parents qui craignent
que leur enfant ne progresse
pas aussi vite que dans une
classe ordinaire. Les classes à double
niveau sont aussi une angoisse pour cer-
tains enfants qui peinent à admettre de
se retrouver avec des plus petits qu’eux
ou qui ont du mal à comprendre qu’ils
resteront une année de plus avec le
même enseignant alors qu’ils sont pas-
sés dans le niveau supérieur. Ces crain-
tes ne sont pas totalement infondées.
Même s’ils ne laissent rien transparaître
aux parents inquiets, de nombreux
enseignants admettent, à demi-mots,
qu’une classe à double niveau ne leur
permet pas de consacrer à chaque
élève autant de temps qu’ils le souhai-
teraient ni d’assurer un suivi aussi indivi-
dualisé qu’en classe simple.
Personnaliser les apprentissages
Pour autant, beaucoup de ceux qui ont
déjà pratiqué le double niveau y
témoigne Marianne, enseignante d’une
classe en double niveau, CE2-CM1, près
de Mende.
Je trouve les enfants plus
calmes. Ils s’écoutent, s’entraident,
apprennent les uns des autres ».
A en croire ces convaincus, le double
niveau serait aussi l’occasion de person-
naliser encore plus les apprentissages.
Un élève de CE1 ne sait pas encore par-
faitement écrire ? Il pourra passer du
temps avec les CP pour revoir les bases
qui lui manquent. Au contraire, si un CP
s’ennuie en mathématiques, il aura l’oc-
casion de se joindre aux CE1 le temps
d’une série d’exercices.
Les classes à double niveau facilitent
enfin le décloisonnement, une pratique
qui consiste à regrouper les élèves d’un
EDUCATION
VIE SCOLAIRE
numéro 390 - Mars-avril 2016 -
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En école élémentaire, 3 élèves sur 4 vivant en zone rurale sont scolarisés dans des classes
multi-niveaux, alors qu’ils ne sont qu’1 sur 4 en zone urbaine.
Près de la moitié des élèves
concernés par le multiniveau
En 2015, 47,5 % des élèves du secteur public étaient scolarisés dans
des classes multi-niveaux selon la note d’information n°44 de la
Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance
(DEPP). Ce taux dépassait même les 60 % dans les écoles maternel-
les. En élémentaire, 3 élèves sur 4 vivant en zone rurale évoluaient
dans des classes multi-niveaux, alors qu’ils n’étaient qu’1 sur 4 en
zone urbaine. La grande majorité de ces classes – 85 % – étaient à
double niveau.