à l’information
tion, qui est une composante du par-
cours citoyen mis en place à l'école à la
rentrée 2015, de l'école élémentaire à la
terminale. Concrètement, l’EMI a pour
but d’enseigner une pratique citoyenne
des médias comme une lecture critique
et distanciée des contenus, de déve-
lopper une compétence de recherche,
de sélection et d’interprétation de l’in-
formation ainsi qu’une compréhension
des médias, des réseaux et des phéno-
mènes informationnels dans toutes leurs
dimensions.
Sur le terrain, Isabelle Miskovsky, profes-
seur documentaliste au collège Guy
Flavien (Paris 12
e
) aime partir des prati-
ques concrètes de ses élèves de 6
e
dont elle a la charge
dans le cadre de l’EMI.
Au rythme d’1h30 heb-
domadaire, elle leur
apprend à découvrir
une autre face des
EDUCATION
ZOOM
Avec les chaînes en
continu, l’information est
sur les écrans 24h sur 24.
Les jeunes ont besoin d’ou-
tils – et de leurs parents –
pour décrypter ces images
d’actualité.
(suite page 14)
Isabelle Miskovsky,
professeur documentaliste
au collège Guy Flavien (Paris 12
e
)
Parlez-nous du « P’tit Flavien », le journal
scolaire que vous supervisez ?
Il existe depuis 2004 et avec une collègue enseignante
d’histoire, nous l’encadrons pour l’enseignement média.
Il a été créé à la demande des élèves qui souhaitaient
faire un journal. C’est donc une activité volontaire pour
laquelle les élèves qui le veulent peuvent s’inscrire. Des
élèves de la 6
e
à la 3
e
y travaillent hors du temps
scolaire, le jeudi midi au CDI. Nous sortons 5 numéros
par an, avant la coupure des vacances scolaires.
Comment s’organise sa rédaction ?
Il y a tout un travail en début d’année sur ce qu’est un
angle, les outils nécessaires à la construction d’un
article et les différents types d’articles qui existent.
Avant chaque début de numéro, on organise une
conférence de rédaction pendant laquelle nous
discutons des sujets qui pourraient être traités. Puis ils
reviennent travailler sur leurs articles au CDI. Et au
moment du bouclage, nous refaisons une réunion pour
faire les dernières vérifications.
Quel est le profil des élèves qui y participent ?
C’est très hétérogène. Nous avons par exemple une
jeune élève roumaine, qui a encore du mal à écrire en
français et qui a dicté son article à un camarade,
d’autres qui sont partis en reportage accompagnés par
un enseignant pour couvrir la grève des éboueurs. Mais
également des élèves d’une classe Ulis (Unités
localisées pour l’inclusion scolaire, ndlr) qui viennent
écrire des articles avec d’autres.
Que leur apporte la rédaction de ce journal ?
On voit qu’ils s’impliquent plus dans le collectif. Ce
qu’ils nous disent, c’est que cela donne aussi du sens à
leurs apprentissages scolaires ; par exemple, un article
sur la COP 21 et les cours de SVT.
Cela donne aussi plus d’aisance par rapport au travail
de l’argumentation. C’est également un outil de
valorisation du travail des élèves de l’établissement.
C’est enfin un lien vers les parents qui vont découvrir
leurs enfants dans un cadre de travail scolaire mais de
manière différente.
« La journal donne du sens
aux apprentissages scolaires »
www.peep.asso.fr- numéro 390 - Mars-avril 2016
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