même niveau et à confier l’enseigne-
ment d’une matière à un référent uni-
que (un enseignant s’occupe par
exemple de l’histoire-géographie, un
autre des mathématiques…). Cette pra-
tique pédagogique est surtout utilisée
en fin de primaire pour préparer les élè-
ves au fonctionnement du collège.
Des études contradictoires
Ces effets positifs des classes à double
niveau, plusieurs études les ont confir-
més. Nombreuses en effet sont les
recherches qui ont conclu que les élè-
ves évoluant dans ces classes spécifi-
ques réussissaient aussi bien que les
autres, sinon mieux.
Ce constat a toutefois été battu en brè-
che une fois, en 2010, par des cher-
cheurs de l’Institut de recherche sur
l’éducation (Iredu). Au terme d’une
étude menée sur 132 classes de pri-
maire de la région Bourgogne, ils ont
montré que les classes à double niveau
pouvaient, dans certains cas, avoir des
effets négatifs sur les résultats des élè-
ves. Ce serait le cas notamment des
élèves de CE1 évoluant dans les classes
de CP-CE1. Ceux-ci auraient tendance
à progresser moins vite que leurs cama-
rades du même niveau scolarisés en
classe simple.
Si ces conclusions ont fait grand bruit à
l’époque, elles n’ont pas pour autant
influé sur la politique du ministère de
l’Education nationale pour qui le double
niveau est indispensable pour remplir les
classes et limiter le nombre d’ensei-
gnants. Au contraire. Les classes multi-
niveaux n’ont cessé de se multiplier.
Leur nombre a même doublé entre 2003
et 2013 et, désormais, près de la moitié
des classes sont des classes multi-
niveaux (lire encadré page 4 sur les chif-
Pour permettre à l’enseignant de s’occuper au mieux de chaque élève, il est impératif que l’ef-
fectif du groupe ne soit pas trop important. Au-delà de 25 élèves, gérer une classe à double
niveau devient compliqué.
EDUCATION
VIE SCOLAIRE
www.peep.asso.fr- numéro 390 - Mars-avril 2016
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a réussite sous conditions
(suite page 6)
Sophie,
enseignante en classe de CE2-CM1 à Villeurbanne (69)
« Dans l’école où je travaille depuis deux ans, le profil de
l’effectif nous a contraints à créer deux classes à double
niveau. Etant la dernière arrivée dans l’école, j’ai hérité
d’un CE2-CM1 à 25 élèves. Cette année, j’ai fait en sorte
de garder mes anciens CE2. Le fait qu’ils connaissent ma
façon de fonctionner m’a permis de gagner du temps en
début d’année. Chaque matin, après avoir lancé les
élèves d’un niveau sur une série d’exercices, j’entre en
phase de découverte avec les autres, puis j’alterne.
Certaines matières se font en commun, comme les
sciences, l’anglais ou le sport. Il arrive aussi que j’étudie
des notions de français ou de mathématiques avec toute
la classe avant de proposer des exercices adaptés à
chaque niveau. Il n’est pas rare qu’en début d’année des
parents inquiets viennent me voir. Je dois alors les
rassurer en leur prouvant que leur enfant fera un vrai
travail de CM1 et en mettant en avant le fait que le
double niveau rend les élèves plus autonomes. Il arrive
qu’ils s’obstinent. Dans ce cas, on ne se bat pas et on
change leur enfant de classe. »
« Certaines matières se font en commun,
comme les sciences, l’anglais ou le sport »