numéro 388 - Novembre-décembre 2015 -
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passer les épreuves à tous les élèves puis
les corriger. Même si le choix d’un QCM
avait été fait pour limiter le temps de cor-
rection, les enseignants ont déploré la
charge de travail que cela représentait.
Enfin, des enseignants se sont étonnés
de la difficulté de certains exercices.
« Si
ma mémoire est bonne, pour les ancien-
nes évaluations de CE2, on considérait
qu’un élève était fragile s’il obtenait
moins de 75 % de bonnes réponses. Là,
sur 7 élèves en maths, je n’en ai aucun
qui a dépassé les 50 % alors que j’ai
choisi le livret 1, censé être le plus facile,
s’étonne Delphine, enseignante à Dijon.
Du coup, je ne sais pas trop quoi dire aux
parents qui vont s’inquiéter ».
Au final, même si des enseignants expli-
quent qu’ils auraient préféré la mise en
place de tests encore moins formels,
d’autres reconnaissent que ces évalua-
tions de CE2 leur permettent de disposer
d’un état des lieux assez précis du
niveau de chaque élève.
« Quand, à la
fin de l’année, je demanderai un main-
tien pour tel ou tel élève, je serai bien
contente de disposer de résultats « nor-
més » pour avoir l’appui de mon inspec-
teur »
, anticipe néanmoins Delphine, qui
avoue que, sans ces évaluations, elle se
serait contentée, comme les
années précédentes, des exercices
quotidiens et des évaluations de fin de
séquence pour connaître le niveau de
ses élèves.
Des résultats qu’il faut mieux
exploiter
Faire un état des lieux précis de la classe,
c’est bien, mais encore faut-il qu’une fois
récoltés, ces résultats soient exploités,
que chaque enseignant prenne au sein
de sa classe des mesures concrètes pour
répondre aux besoins de chacun de ses
élèves. Une fois les retards décelés, une
fois les difficultés identifiées, encore faut-
il trouver des solutions pour y remédier et
les mettre en application. Or, pour le
moment, rien n’est prévu pour améliorer
la prise en compte des élèves en diffi-
culté. Les enseignants sont censés depuis
longtemps mener une pédagogie adap-
tée à chaque élève.
Dans la pratique, pourtant, ce travail
personnalisé est loin d’être appliqué
dans toutes les classes, soit par un man-
que de temps ou d’implication de la
part de l’enseignant, soit parce que les
difficultés sont si importantes que ce
dernier ne peut pas y répondre seul.
Dans ce cas, un Programme personna-
lisé de réussite éducative (PPRE) doit
impérativement être élaboré. Ce plan
coordonné est censé aider à trouver
des solutions appropriées dès qu’il
apparaît qu’un élève risque de ne pas
maîtriser les connaissances et les com-
pétences du socle commun. Proposé à
l'école élémentaire et au collège, il est
élaboré par l’équipe pédagogique, dis-
cuté avec les parents et présenté à
l’élève.
Si les PPRE vont dans le bon sens, leur
efficacité est loin d’être une évidence.
De nombreuses études montrent qu’ils
ne parviennent pas à réduire les dispari-
tés entre élèves. Conscient du pro-
blème, le ministère a annoncé que de
nouvelles mesures seraient prises pour
tenter de réduire les inégalités.
n
CB
EDUCATION
VIE SCOLAIRE
Une grande variété d’exercices
Les enseignants de CE2 ont pu piocher parmi plus de 400 exercices
mis en ligne sur le site Eduscol. A côté de chacun d’entre eux figu-
raient des indications à destination de l’enseignant, telles que le
niveau de difficulté (de 1 pour les plus faciles à 4 pour les plus diffici-
les), la consigne précise à donner aux élèves ou encore le temps qu’ils
avaient pour le réaliser.
En mathématiques, l’élève devait, par exemple, résoudre des opéra-
tions avec ou sans calculatrice, trouver parmi plusieurs la figure géo-
métrique ayant 4 côtés de même longueur et pas d’angle droit ou bien,
à partir d’un tableau qui lui était fourni, indiquer quel chemin prendre
pour aller d’un voilier situé en case A8 à un trésor en case B2.
Autre exemple, en français, il devait trouver, parmi 4 dessins de
clown, celui qui correspondait à la description fournie, rédiger une
lettre en réponse à un courrier qui lui était lu à haute voix ou bien
décrire en une phrase un dessin en utilisant une série de mots
imposés.
Cette année, les enseignants avaient la possibilité de choisir de faire passer les évaluations
à toute la classe ou seulement à une partie de leurs élèves.