numéro 388 - Novembre-décembre 2015 -
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rente. Alors qu’avant chaque école était
tenue de faire remonter ses résultats aux
services académiques à des fins statisti-
ques, cette fois, chaque enseignant les
garde pour lui. Aucun risque, donc, que
ces chiffres ne soient utilisés par le minis-
tère pour classer les écoles par ville, par
quartier ou par académie en fonction
de leurs résultats, comme le craignaient
les équipes éducatives. Dans une circu-
laire parue à la rentrée, la ministre de
l’Education nationale Najat Vallaud-
Belkacem a en effet précisé que les
résultats de ces nouvelles évaluations
avaient un objectif diagnostique dans
l’unique but d’aider les enseignants à
cerner les difficultés de leurs élèves et
servir de base à la mise en place de
pédagogies adaptées répondant aux
besoins de chacun. C’est d’ailleurs pour
cette raison que les évaluations n’ont
plus lieu en fin d’année, comme c’était
le cas auparavant, mais dans les premiè-
res semaines suivant la rentrée de sep-
tembre, à un moment où tous les élèves
sont censés avoir un niveau équivalent.
Le fait de les avancer dans le temps per-
met en outre d’éviter que des ensei-
gnants ou des parents ne fassent bacho-
Au début de l’année scolaire, la
plupart des élèves de CE2 ont fait
l’objet d’évaluations. Cette série de
tests, amenée à être pérennisée, a
pour mission d’aider les enseignants à
détecter les difficultés de chacun
pour mieux y remédier.
D
écriées, abrogées et finale-
ment réhabilitées, les évalua-
tions de primaire sont reve-
nues sur le devant de la
scène en septembre dernier. A la
demande du ministère de l’Education
nationale, tous les enseignants de CE2
ont dû soumettre leurs élèves à une série
de tests en français et en mathémati-
ques. Ce n’est pas la première fois que
les écoliers sont évalués de la sorte. En
2008, Xavier Darcos, alors ministre de
l’Education nationale, avait instauré une
évaluation nationale dans les classes de
CE1 et de CM2. Malgré les critiques de
nombreux enseignants, ces évaluations
avaient perduré pendant plusieurs
années, jusqu’à l’élection de François
Hollande comme président de la
République, qui y avait mis fin sans tar-
der. Trois ans plus tard, elles font leur
retour.
Si elles sont mieux accueillies aujourd’hui,
c’est que leur finalité est bien diffé-
EDUCATION
VIE SCOLAIRE
Les évaluations doivent avoir lieu « au cours des premières semaines de l’année et en fonc-
tion des objectifs poursuivis au sein de la classe ».
Les évaluations
font leur
Pas d’obligation de transmission
S’ils sont tenus d’évaluer leurs élèves, rien n’oblige les enseignants à
en transmettre les résultats aux familles. Si certains ont pris l’initia-
tive de les communiquer aux parents, d’autres ont fait le choix de ne
les transmettre que sur demande. D’autres encore s’y refusent catégo-
riquement, estimant que les parents ne sauraient pas les interpréter
et refusant de rendre public des livrets qui risquent d’être réutilisés
l’année suivante.
« Pour savoir où en est leur enfant, les familles dis-
posent du livret scolaire »
, se justifie pour sa part Delphine, ensei-
gnante dijonnaise.