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une moindre mesure, de l’éducation civi-

que, juridique et sociale (ECJS) au lycée.

Lycée où cet enseignement bénéficiait

déjà d’horaires propres. C’est désormais

le cas également du CP à la terminale à

raison d’une heure par semaine au pri-

maire et de deux heures par mois pour les

collégiens et les lycéens, un enseigne-

ment dispensé par un professeur d’his-

toire-géographie. Au programme, une

articulation autour de quatre « dimen-

sions » : la sensibilité, qui vise à l'acquisi-

tion d'une conscience morale, la règle et

le droit, pour comprendre le sens des

règles du vivre ensemble, le jugement, et

la notion d'engagement.

Des pédagogies appropriées

Si transmettre les valeurs communes de

dignité, de liberté, d’égalité, de solida-

rité, de laïcité, d’égalité entre les femmes

et les hommes, d’absence de toute dis-

crimination, de tolérance et de respect

de la personne n’est pas chose facile,

elle n’en demeure pas moins une aven-

ture passionnante. Et pour passionner, il

faut déjà intéresser… C’est pourquoi

Pierre Kahn reconnaît que « la difficulté

liée à cet enseignement est de transmet-

tre ces valeurs comme valeurs c’est-à-

dire de les faire valoir, de les rendre dési-

rables grâce à la mise en œuvre de for-

mes pédagogiques appropriées ».

Côté pédagogie, Sophie, enseignante

en CE2 à Versailles (78), a fait passer le

permis piéton à ses petits élèves. Et pour

aborder la notion de handicap et de res-

pect de la différence, Sophie s’appuie

sur les enfants handicapés de sa propre

classe et organise des jeux de rôles.

« Pour l’exercice de la citoyenneté, nous

allons organiser l’élection des délégués

de la classe. »

Des élections qui ont déjà

eu lieu à Vanves (92) dans la classe de

CP de Louise avant les vacances de la

Toussaint.

« Yacine devait dire « signé » et

Stéphane disait « a voté » quand on met-

tait le bulletin dans l’urne. »

Et même si

elle avait déjà accompagné ses parents

voter, elle n’avait pas fait le rapproche-

ment entre ces deux mêmes actions

citoyennes. En tout cas, cette fois-ci le

message est passé car Louise, élue délé-

guée remplaçante, explique fièrement

que

« voter n’est pas un jeu, c’est sérieux

car on nous fait confiance »

.

EDUCATION

VIE SCOLAIRE

www.peep.asso.fr

- numéro 388 - Novembre-décembre 2015

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ral et civique ?

(suite page 6)

Laurent Grandmontagne,

enseignant d’une classe de CM1/CM2

à l’école Lagrâce-Dieu (31)

Que pensez-vous de l’EMC ?

C’est un nouveau nom mais pas un nouvel enseignement

puisqu’il existait déjà l’éducation civique. Mais instaurer

l’EMC ne peut qu’aller dans le bon sens. C’est important

d’insister. De toutes façons, en classe, il n’y a pas 1h qui

ne soit pas 1h d’éducation civique car il faut tenir

compte de la parole de l’autre, ne pas lui couper la

parole, respecter la règle du jeu au sport, faire des

équipes équitables sans mettre de côté un tel ou une

telle… Si dans les années 80, c’était un peu ringard le

drapeau, la Marseillaise, avec le

temps on se les est fait voler et

maintenant on court derrière. Aujourd’hui avec mes

élèves nous allons aux commémorations du 11

novembre et du 8 mai et ils connaissent tous notre

hymne national. L’EMC c’est autre chose que la leçon de

morale écrite au tableau ou la morale imposée en force.

Alors oui quand on voit le programme de l’EMC, on se

dit que c’est utopique mais si on y travaille tous, on vivra

tous en harmonie.

« L’EMC c’est autre chose qu’une leçon

de morale écrite au tableau »

Au cycle 2, les élèves devront connaître – et

reconnaître – les symboles de la République.

« Le besoin d’un règlement »

A l’inverse, quelques semaines après la

rentrée, certains parents interrogés n’ont

pas encore entendu parler de l’EMC