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EDUCATION

VIE SCOLAIRE

Les mêmes objectifs dans toute

l’Europe

L’enseignement des langues vivantes

étrangères en France s’inscrit désormais

dans le cadre européen commun de

référence pour les langues (CECRL), un

référentiel commun aux pays de l’Union

européenne qui vise à harmoniser pro-

grammes, manuels et examens et à

donner, pour chaque niveau, des objec-

tifs à atteindre en matière de langue.

Ainsi, les élèves doivent être capables, à

la fin de l’élémentaire, d’utiliser les mots

simples pour communiquer avec un

interlocuteur parlant lentement (niveau

A1). Pour décrocher leur diplôme natio-

nal du brevet (DNB), ils doivent pouvoir,

en fin de troisième, échanger sur des

sujets familiers (niveau A2) puis, à la fin

de leur scolarité obligatoire, se débrouil-

ler dans la plupart des situations (niveau

B1). Enfin, au moment de passer le bac-

calauréat, ils doivent être à l’aise avec

la langue et s’exprimer de manière

spontanée, que le sujet soit abstrait ou

concret (niveau B2). Autant d’objectifs

qui sont loin d’être atteints si l’on en croit

les dernières études sur le sujet… (lire

l’encadré page ci-contre).

La part belle à l’oral

Pourtant, la manière d’enseigner les lan-

gues étrangères a évolué. Plus que

jamais, la priorité est donnée à l’oral. De

la présentation d’exposés devant la

classe à la mise en place de jeux de rôle

en passant par le décryptage des paro-

les de chansons, tous les moyens sont

bons pour inciter les élèves à s’exprimer

en classe. Les enseignants sont aussi de

plus en plus nombreux à utiliser les

tableaux numériques et les vidéoprojec-

teurs pour diffuser en classe des docu-

ments audiovisuels qu’ils trouvent sur dif-

férentes plates-formes mises à leur dispo-

sition (Englishforschools, par exemple).

« Ces documents sont autant d’occa-

sion d’entendre la langue, de chercher

à la comprendre et d’engager un

débat. Grâce à la vidéo, les élèves

mémorisent mieux le vocabulaire et les

phrases de la leçon sont remises dans

leur contexte initial. Et

comme ils peuvent

revoir le document

chez eux, chacun

avance à son rythme »

,

s’enthousiasme une

enseignante de col-

lège à Bordeaux.

Au lycée de la

Montagne, sur l’île de

la Réunion, les ensei-

gnants profitent des

tablettes tactiles mises

à la disposition des

élèves

pour

leur

demander de cher-

cher des informations

sur Internet puis de les

www.peep.asso.fr

- numéro 385 - Mars-avril 2015

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(suite page 10)

présenter à la classe (en anglais bien

sûr) en les projetant sur le mur via le

vidéoprojecteur. Au collège Gérard

Philipe de Cogolin, dans le Var, les élèves

enregistrent leurs devoirs à l’oral sur des

baladeurs MP3.

« Certains élèves font

vraiment un excellent travail et la plu-

part sont ravis de pouvoir être évalués

de cette manière, et non par un test lin-

guistique classique »

, souligne Christelle

Derieuw, l’enseignante à l’origine du

programme.

Le chemin est encore long

Malheureusement, ce type d’action est

encore loin d’être généralisé. Il dépend

« Je consacre 1 heure par semaine à l’anglais. C’est

moins que les 1 h 45 prévues par les programmes, mais

on a beaucoup d’autres choses à enseigner, alors il faut

faire des choix. J’essaie de rendre les séances attractives

en organisant des jeux ou en lisant des albums à mes

élèves. Je leur faisais aussi écouter des chansons.

L’ennui, c’est que je ne parle pas bien anglais. Je n’ai reçu

aucune formation initiale et mon habilitation à enseigner

cette langue m’a été donnée au terme d’un stage d’une

semaine, sans même avoir été évaluée. Lorsque j’étais en

ZEP, une jeune fille canadienne était venue m’aider

pendant 6 mois. Cela m’a permis de faire entendre aux

enfants de l’anglais natif et de travailler par petits

groupes. Mais cette année, je dois me débrouiller toute

seule. En fait, il ne faut pas se leurrer : la qualité des

séances dépend beaucoup de la motivation de

l’enseignant. Alors que certains s’impliquent pleinement,

d’autres font le strict minimum. Il faut dire que parfois,

on se demande à quoi sert notre travail, surtout quand on

voit que les professeurs de collège ne tiennent jamais

compte des compétences acquises par les élèves en fin

de CM2. »

« Je dois me débrouiller toute seule »

Sophie,

enseignante en CE2-CM1

Le numérique est devenu un atout précieux dans l’apprentissage

des langues vivantes à l’école.