numéro 385 - Mars-avril 2015 -
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notamment des moyens financiers mis à
disposition par les collectivités locales,
de l’implication des équipes dirigeantes
et de la motivation des enseignants.
« Je
vois bien parmi mes élèves de 6
e
ceux
qui ont vraiment fait de l’anglais et les
autres,
constate Jean-Philippe, ensei-
gnant.
En fonction de leur école d’ori-
gine, les élèves n'ont pas forcément reçu
le même nombre d’heures d’anglais.
Alors que certains en faisaient deux heu-
res par semaine, d'autres devaient se
contenter d’une demi-heure et une poi-
gnée d’entre eux n’a bénéficié que
d’une initiation une fois de temps en
temps. Quelques-uns ont eu des interve-
nants natifs alors que les autres ont dû se
contenter de leur enseignant qui ne maî-
trisait pas la langue, qui leur donnait une
mauvaise prononciation voire laissait
passer des erreurs de base que je dois
corriger par la suite. Pour moi, l’ensei-
gnement de l'anglais à l'école primaire
n’est rien d’autre que de la poudre aux
yeux »
.
Pour limiter ce décalage entre primaire
et secondaire, le ministère invite les
enseignants de chaque niveau à mieux
se coordonner pour éviter au maximum
que des élèves aient à revoir en sixième
des notions censées avoir été apprises
au primaire. Il préconise aussi la mise en
place au collège de groupes de com-
pétences qui permettent à chacun
d’aborder spécifiquement les notions
qui lui manquent. Certains établisse-
ments expérimentent aussi la globalisa-
tion des horaires de langue sur toute la
durée du collège afin de mieux adapter
les apprentissages aux besoins du
moment. Les nouvelles technologies ont
aussi leur rôle à jouer dans l’apprentis-
sage de la langue. En octobre dernier, le
ministère de l’Education nationale a pris
la décision de financer le projet Linum
qui vise à développer des ouvrages
numériques intégrant de l’audio et de la
vidéo pour apprendre les langues étran-
gères au premier degré. Il devrait voir le
jour d’ici quelques mois.
L’environnement compte pour
beaucoup
Améliorer le niveau des élèves ne sera
possible qu’à condition de s’en donner
réellement les moyens.
« On peut faire
beaucoup de choses, mais le problème,
c’est que nous avons de moins en moins
d'heures et que les classes sont surchar-
gées. Mes classes de seconde et de pre-
mière S sont à 35 élèves. Je ne vois pas
comment je peux faire mon boulot cor-
rectement dans ces conditions »
, se
désole une autre enseignante. A en
croire les enquêtes internationales
menées sur le sujet, la réussite passe
aussi par une meilleure exposition des
enfants aux langues étrangères en
dehors des heures de classe, que ce soit
au sein de la famille, par le biais de
voyages ou du visionnage de films en
version originale, par exemple. Lire des
livres en anglais ou regarder des chaînes
de télévision étrangères contribue aussi
à cet apprentissage.
Malgré tout, en dépit de la volonté poli-
tique affichée, des nouvelles mesures et
autres initiatives, il faudra encore du
temps pour que tous les jeunes Français
maîtrisent au moins une langue étran-
gère à la fin de leur scolarité. « There is a
long way to go », « le chemin est encore
long »…
n
CB
EDUCATION
VIE SCOLAIRE
La visioconférence a la cote
Parce que rien ne vaut les échanges directs avec des
locuteurs natifs, le ministère de l’Education nationale
encourage les enseignants à monter des partenariats
avec des établissements étrangers. Grâce à la visio-
conférence, plus besoin de se déplacer. Un tableau
blanc interactif, une webcam et un micro suffisent
pour se voir et s’entendre.
De plus en plus d’établissements y ont recours. Les
séances durent en général entre 30 et 60 minutes pen-
dant lesquelles les élèves, tour à tour, posent des
questions et répondent aux interrogations de leurs
interlocuteurs sur un thème défini à l’avance. Ces
échanges sont des opportunités inespérées pour
appliquer les règles de grammaire et le vocabulaire
appris en classe et entendre la langue qu’ils étudient
de manière plus interactive qu’avec une simple bande-
son.
C’est aussi l’occasion de découvrir la culture du pays,
d’échanger sur leurs modes de vie respectifs, de par-
tager sur des points d’intérêt communs… Avec la
visioconférence, l’apprentissage d’une langue étran-
gère prend tout son sens.
Dans les sections internationales, des cours sont dispensés en anglais et les élèves peuvent
améliorer leur niveau à l’oral par des séances en laboratoire de langue.