Une fois leur diplôme en poche, environ
la moitié des élèves issus de la filière pro-
fessionnelle intègrent le marché du tra-
vail, avec de bonnes chances de trouver
un emploi. Une étude datant de 2012
(1)
montre que trois ans après leur entrée sur
le marché du travail, seuls 13 % des
bacheliers professionnels et 24 % des titu-
laires d’un CAP sont au chômage, contre
41 % pour les non diplômés. Toutefois,
beaucoup décident de poursuivre leurs
études. Parmi les titulaires d’un CAP,
nombreux sont ceux qui prolongent leur
cursus d’un an ou deux, à l’image de
Maëlle qui, une fois son CAP charcuterie-
traiteur en poche, compte décrocher un
BP, brevet professionnel (deux ans de
formation par la voie de l’apprentis-
sage), dans cette branche en vue de
créer sa propre entreprise de portage de
repas à domicile.
Quant aux bacheliers professionnels, ils
sont nombreux à se tourner vers un BTS,
un BTS agricole ou vers une école spécia-
lisée (les lycéens ayant décroché leur
bac pro avec mention bien ou très bien
sont même admis de droit en BTS à la
rentrée suivante). 10 % suivent une for-
mation complémentaire d’un an pour
acquérir une spécialisation ou une dou-
ble compétence. Ils ont également la
possibilité d’intégrer un IUT ou de viser
une licence professionnelle, mais rares
sont ceux qui parviennent à leurs fins,
tant le contenu de la formation profes-
sionnelle et les méthodes de travail sont
éloignés de ceux de l’université et mal-
gré les sessions de remise à niveau et les
cursus préparatoires proposés par cer-
tains établissements.
Vers une filière post-bac
Si les diplômes du cursus pro-
fessionnel protègent en partie
contre le chômage, la situa-
tion est encore loin d’être idyl-
lique. Dans le rapport intermé-
diaire de son étude Regards
sur l’éducation, l’OCDE souli-
gne une nouvelle fois les diffi-
cultés à trouver du travail que
rencontrent les Français les
moins qualifiés, comparés à
leurs homologues des pays
voisins. En France, 73 % des 15-
19 ans qui ne sont pas scolari-
sés sont au chômage, contre
seulement 52 % en moyenne
dans les pays de l’OCDE. Par
ailleurs, alors que dans la plu-
part des pays de l’OCDE la
voie professionnelle donne
plus de chance de trouver du
travail que les filières généra-
les, en France, c’est le contraire. Pour
remédier à cette situation, l’OCDE
conseille
notamment
d’impliquer
employeurs et syndicats dans l’élabora-
tion des programmes, de réformer les ser-
vices d’orientation professionnelle et de
permettre aux formateurs d’enseigner
tout en continuant à travailler en entre-
prise.
D’autres portes pourraient aussi s’ouvrir.
La secrétaire d’Etat en charge de
l’Enseignement supérieur et de la
Recherche, Geneviève Fioraso, a en
effet annoncé le lancement d’une mis-
sion destinée à évaluer l’intérêt de met-
tre en place une filière professionnelle
post-bac afin de faciliter l’accès des
bacheliers professionnels à des diplômes
de niveau III. Grâce à des passerelles,
ceux-ci pourraient même intégrer des
masters ou des écoles d’ingénieurs.
Cette filière est réclamée par les entrepri-
ses à la recherche de profils profession-
nels suffisamment qualifiés pour répon-
dre aux futurs enjeux, notamment en
matière de haute technologie. Des
expérimentations pourraient débuter à
la rentrée 2015 avant une mise en place
à la rentrée 2016.
n
CB
Note
(1) : Source Cereq, Bref n°303, décembre
2012
EDUCATION
VIE SCOLAIRE
numéro 385 - Mars-avril 2015 -
www.peep.asso.fr6
La formation bac pro Cuisine est proposée dans quel-
que 315 lycées professionnels en France.
Le choix de l’apprentissage
Dans certains secteurs tels que le commerce, le
bâtiment ou l’hôtellerie, les élèves peuvent obtenir
leur CAP et leur bac professionnel par le biais de
l’apprentissage. Le jeune doit être âgé entre 16 et 25
ans et trouver par lui-même une entreprise qui
acceptera de lui signer un contrat d’apprentissage.
L’élève y passera de longues périodes. Le reste du
temps, il suivra les mêmes cours généraux que les
autres élèves (français, maths, arts plastiques, etc.)
au sein d’un Centre de formation des apprentis
(CFA). Contrairement aux élèves de la filière
classique, le jeune a le statut d’apprenti étudiant des
métiers. A ce titre, il a les mêmes obligations que les
autres salariés. Il est aussi rémunéré et se voit
remettre une carte d’apprenti qui lui fait bénéficier
d’avantages similaires à ceux de la carte d’étudiant.