Previous Page  21 / 36 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 21 / 36 Next Page
Page Background

DOSSIER

LA LOI DE REFONDATION DE L’ÉCOLE À L’HEURE DU BILAN

prioritaires ont été prises : des campagnes de

scolarisation des enfants de moins de trois ans

y sont menées, des maîtres supplémentaires

ont été affectés (dispositif Plus de maîtres que

achevés, font l’objet d’une présentation.

Le brevet du collège a fait aussi l’objet d’un

lifting en profondeur. A partir de cette année,

le contrôle continu ne se basera plus sur les

notes obtenues au cours de l’année, mais sur

une évaluation des compétences de chaque

élève en fin de 3

e

. Quant aux épreuves fina-

les, elles seront rallongées et évalueront les

connaissances acquises dans un plus grand

nombre de matières (lire à ce sujet notre arti-

cle sur la rénovation du brevet, paru dans le

numéro 394 de La Voix des Parents).

La réduction des inégalités au cœur du

dispositif

Autres nouveautés : l’apprentissage de la pre-

mière langue vivante (LV1) a été avancé au

CP et la LV2 est désormais enseignée dès la

cinquième, une initiation au codage informa-

tique a vu le jour et des cours d’Education

morale et civique ont été intégrés au cycle 3

pour développer le sens de la citoyenneté et

l’esprit critique des élèves.

Enfin, des mesures en faveur des quartiers

www.peep.asso.fr

- numéro 395 - Mars-avril 2017

21

(suite page 22)

Espaces numériques de travail (ENT), équipement pour les enseignants (tableaux

numériques interactifs) et les élèves (tablettes numériques pour les collégiens),

enseignement du code informatique… La mise en œuvre du plan numérique,

annoncé par le président de la République à la rentrée 2014, se poursuit.

Denis Meuret,

chercheur à l’Institut de recherche sur l’Education (IREDU) de l’université de Bourgogne

« La loi sur la refondation de l’école a la particularité

d’être la première à reconnaître la validité des résultats

des enquêtes internationales et à se donner comme

objectif de mieux y figurer. A mes yeux comme à ceux de

l’OCDE, les mesures prises devraient permettre d’y

parvenir. La priorité donnée au primaire et la création

d’un Conseil national des programmes intégrant des

chercheurs et des représentants de la société civile vont

dans le bon sens.

La réforme des collèges et son aide individualisée, ses

enseignements interdisciplinaires et la réduction du

nombre de classes bilangues devrait aussi permettre de

faire réussir un plus grand nombre d’élèves.

Je suis plus circonspect quant à l’efficacité du dispositif

« Plus de maîtres que de classes » (lire en encadré page

23). Des études ont montré que l’intervention de deux

enseignants en même temps pouvait générer des

difficultés. Baisser le nombre d’élèves par classe dans les

zones difficiles serait plus efficace et pas forcément plus

coûteux. Je regrette par ailleurs que l’on n’ait pas profité

de la réforme des rythmes scolaires pour augmenter le

quota d’heures d’enseignement et renforcer le travail sur

les apprentissages fondamentaux. Je préconise aussi de

donner aux chefs d’établissement une plus grande

autorité hiérarchique et de rétablir les évaluations des

élèves en les accompagnant d’un processus de

régulation. Dans les pays où un tel système a été mis en

place, l’équité du système scolaire s’est améliorée ; or,

c’est à cet égard que notre système est le plus en

difficulté.

Même s’il est encore tôt, on constate que la proportion

de décrocheurs a diminué et que les élèves des quartiers

défavorisés trouvent que les enseignants leur apportent

un meilleur soutien qu’avant. Il va néanmoins falloir

attendre les résultats de la prochaine étude PISA en 2022

pour avoir la confirmation que la tendance est inversée.

En tout cas, il est certain que si rien n’avait été fait, la

situation aurait continué à se dégrader. »

« Si rien n’avait été fait, la situation aurait

continué à se dégrader »