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l’école a-t-elle pour autant réussi à tirer le

niveau des élèves vers le haut ? Il est encore

trop tôt pour le dire. La dernière enquête Pisa

date de 2015. Elle classait toujours le système

scolaire français parmi les plus inégalitaires

des pays de l’OCDE.

Pour ce qui est des remontées du terrain, elles

sont mitigées. Si Claire Krepper, secrétaire

nationale Education du syndicat d’ensei-

gnants SE-UNSA, dit avoir plutôt « des retours

positifs » de ses adhérents, d’autres syndicats

d’enseignants font preuve de moins d’en-

thousiasme. Il faut dire que certaines mesures

n’ont pas eu les effets escomptés. On aurait

pu croire, par exemple, que la création de

54 000 postes allait faire baisser le nombre

d’enfants par classe. Il n’en est rien. Parmi les

nouveaux titulaires, beaucoup ont été affec-

tés dans les ESPE et au dispositif Plus de maî-

tres que de classes. D’autres sont venus ren-

forcer les viviers de remplaçants, améliorer la

formation continue dans les zones d’éduca-

tion prioritaire ou ont permis de faire face à la

forte augmentation du nombre d’élèves

entre 2013 et 2016. L’effectif moyen par

classe, lui, n’a pas baissé.

Des freins à la réforme perdurent

Quant aux nouveaux programmes, tous les

enseignants ne se les approprient pas de la

même manière.

« On nous demande plus

qu’avant de passer du temps sur des projets

de classes) et 18 demi-journées remplacées

ont été accordées aux enseignants afin de

leur donner du temps pour se former et mieux

coordonner leurs actions.

Pour quels résultats ?

Si les réformes sont nombreuses et les avan-

cées indéniables, la loi sur la refondation de

numéro 395 - Mars-avril 2017 -

www.peep.asso.fr

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DOSSIER

LA LOI DE REFONDATION DE L’ÉCOLE À L’HEURE DU BILAN

Encore plus que la loi de la refondation de l’école, la

refonte des rythmes scolaires est sans aucun doute la

réforme qui aura le plus changé le visage de l’école pri-

maire. Depuis la rentrée 2013 ou 2014, les apprentissa-

ges sont répartis sur 9 demi-journées au lieu de 8. Les 45

minutes quotidiennes ainsi libérées sont censées être

mises à profit pour permettre aux élèves de participer à

des activités périscolaires organisées par les mairies.

Dans la pratique, néanmoins, beaucoup de communes

ont regroupé les temps périscolaires sur une ou deux

demi-journées comme l’autorise le décret Hamon, leur

permettant de faciliter le recrutement des animateurs

et diminuer les coûts.

Trois ans après leur mise en place, les nouveaux ryth-

mes scolaires sont loin de faire l’unanimité. Beaucoup

d’enseignants et de parents (comme le montrent les dif-

férentes enquêtes menées par la Peep sur ce sujet) y

voient surtout un allongement des périodes en collecti-

vité et un surcroît de fatigue pour les enfants.

INÉGALITÉS TERRITORIALES ET FINANCIÈRES

La réforme des rythmes scolaires a aussi contribué à

générer de nouvelles inégalités entre les communes qui

proposent des ateliers de qualité encadrés par des pro-

fessionnels et celles qui, faute d’avoir mis les moyens

nécessaires, se contentent d’une simple garderie. Qui

plus est, alors que certains parents ne déboursent pas

un centime, d’autres doivent payer pour que leur

enfant participe à ces Temps d’activité périscolaires

(TAP).

La réforme des rythmes scolaires contestée

Les nouveaux rythmes scolaires initiés en 2013 seront-ils encore de mise à la prochaine

rentrée ? Rien n’est moins sûr si l’on en croit les programmes des principaux

prétendants à la présidence de la République.