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parents d’élèves :
mode d’emploi
«O
uvrir l’école à la société civile ». Lancée en
mai 2015, la Réserve citoyenne de l’Éduca-
tion nationale prend racine : près de 6000
personnes prêtes à intervenir en classe bé-
névolement ont déjà répondu à l’appel. Et certaines académies
semblent particulièrement dynamiques. Ainsi, à Montpellier, on
souligne « un véritable engouement », avec près de 400 réservis-
tes, et une multiplication des interventions sur des sujets variés :
droit, égalité, lutte contre le harcèlement, sciences…
Le recrutement se poursuit, et tous les profils sont les bienvenus :
retraités, étudiants, actifs… Pour s’inscrire, il suffit de remplir un
formulaire sur le site web
lareservecitoyenne.fr.On indique son
académie, sa zone d’intervention (rappel : les interventions ne
sont pas défrayées), puis on sélectionne ses « champs d’exper-
tise » : culture, numérique, histoire, valeurs de la République…
« Le candidat peut joindre un document permettant de com-
prendre son approche et son expérience »
, suggère Thierry Mes-
let, référent académique « réserve citoyenne » à Montpellier. Un
« curriculum » utile :
« lorsque l’enseignant va consulter le fichier
pour un projet, il va rechercher un profil adapté »
.
Les candidatures sont ensuite analysées par l’académie, puis
validées par un courrier du recteur.
« Notre démarche, c’est
d’ouvrir l’école,
précise Thierry Meslet.
Dès lors que le candidat
est dans une démarche de partage, il y a peu de raisons de ne
pas l’intégrer à la réserve. »
Apporter un autre éclairage
Le « réserviste » sera susceptible d’être contacté directement
par un enseignant pour élaborer un projet d’intervention.
« En
général, les interventions durent 1h15,
explique Daniel Simon,
proviseur retraité à Montpellier, sollicité sur le thème du harcèle-
ment scolaire.
« Cela commence par une vi-
déo, puis un échange avec les jeunes. C’est
extraordinaire de leur donner la parole ! »
Les
bénévoles viennent également apporter un
nouvel éclairage au programme, en scien-
ces, en histoire… Certains réservistes sont
même invités lors des colloques et des réu-
nions du rectorat sur la pédagogie ou les pro-
grammes !
Que faire si l’on n’est pas contacté ? Thierry
Meslet suggère de se manifester.
« Ce n’est
pas unilatéral : les réservistes peuvent deman-
der à rencontrer les chefs d’établissement
pour proposer leurs compétences. »
Car le
jeu en vaut la chandelle, selon Daniel Simon :
« Notre présence permet de transmettre au-
trement les valeurs de la République. »
n
GC
Lancée au lendemain des attentats de janvier
2015, la réserve citoyenne de l’Éducation
nationale rapproche l’école et la société civile.
L’objectif : contribuer à la transmission des
valeurs républicaines.
FICHE N° 40
EDUCATION
PRATIQUE
www.peep.asso.fr- numéro 395 - Mars-avril 2017
17
Réserve citoyenne : quand l’école s’ouvre
aux bonnes volontés
Sarah El Kahaz,
psychanalyste et réserviste
« Comme le dit Victor Hugo, qui ouvre une école ferme
une prison. Je me suis inscrite à la réserve citoyenne
dès le début de l’opération. C’était une suite logique :
lors de mes études, je donnais déjà des cours bénévolement. Ayant une
double formation de juriste et psychanalyste, j’interviens plusieurs fois
par mois dans le département de l’Aude sur divers sujets : les
institutions, la lutte contre les discriminations et le harcèlement, l’égalité
hommes/femmes… Il est important que l’école s’ouvre à la société civile.
L’Éducation nationale est le ciment de notre République. Si on a des
valeurs républicaines, c’est notre devoir à tous de nous impliquer. »
« Notre devoir à tous
de nous impliquer »
Un groupe de réservistes lors d’un séminaire à Montpellier en 2016.