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ves assimilent mieux. Mais tous mes collègues

ne voient pas l’intérêt qu’ils peuvent en tirer

et certains persistent dans leurs cours magis-

traux, encouragés parfois par des inspecteurs

qui campent eux aussi sur de vieux schémas.

Il faudra du temps pour que tout le monde s’y

mette, en espérant que tout ne soit pas

chamboulé d’ici là »

.

n

et d’amener les élèves à réfléchir,

décrit Franck, enseignant en CM2 à

Pontoise (95).

Pour ma part, j’appré-

cie beaucoup cette manière d’en-

seigner, mais ce n’est pas le cas de

tous mes collègues. Beaucoup d’en-

tre eux n’acceptent pas de changer

leur manière d’enseigner et persis-

tent à transmettre les savoirs de

manière verticale »

.

Selon Franck, le manque d’échan-

ges entre enseignants constitue aussi

un frein important à la bonne appli-

cation sur le terrain des consignes

nationales.

« Dans notre école, les

collègues d’un même cycle ne s’en-

tendent pas sur ce que chacun doit

enseigner aux élèves. Résultat : des

notions sont survolées en fin d’année

alors qu’elles pourraient être abor-

dées tranquillement l’année sui-

vante. Ce n’est pas la meilleure

façon d’aider les élèves en diffi-

culté »

.

Cette résistance d’une partie des ensei-

gnants, Michel, professeur d’histoire-géogra-

phie, la perçoit aussi dans son lycée de

Rouen (76).

« Je trouve très intéressant le fait

de combiner des cours classiques avec un

travail en projet, notamment dans le cadre

des Travaux personnels encadrés (TPE). Cela

donne du sens aux apprentissages et les élè-

DOSSIER

LA LOI DE REFONDATION DE L’ÉCOLE À L’HEURE DU BILAN

www.peep.asso.fr

- numéro 395 - Mars-avril 2017

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C’est l’une des mesures-phares mises en place par le

gouvernement pour réduire les inégalités entre

établissements. Lancé à la rentrée 2013, le dispositif Plus

de maîtres que de classes compte aujourd’hui 3 195

enseignants, selon les chiffres officiels de l’Education

nationale.

Depuis la rentrée 2015, Isabelle Hourcadette est l’un de

ces maîtres surnuméraires chargés de venir en renfort

des équipes sur place. Elle partage cette année son

temps entre 5 écoles de Perpignan.

« En fonction des

besoins des équipes et du temps que je passe dans

chaque école, soit j’interviens en même temps que

l’enseignant titulaire sur une classe complète, soit je

prends en charge un groupe d’élèves dans une autre

salle. Il n’est pas rare non plus que ma présence soit

l’occasion de travailler en ateliers, ce qui est compliqué

à faire lorsque l’enseignant est seul. En tout cas, les

besoins sont tellement importants que je suis toujours

accueillie à bras ouverts. »

Le dispositif devrait encore passer à la vitesse

supérieure l’année prochaine avec l’arrivée de 10 postes

supplémentaires sur le département.

« Nous allons

pouvoir concentrer nos efforts sur certaines écoles et

lancer de nouvelles choses »

, prédit Isabelle.

Le dispositif Plus de maîtres que de classes

plébiscité sur le terrain

Isabelle Hourcadette,

maître surnuméraire, Perpignan

La réforme du collège, avec notamment la mise en place des EPI – enseignements pratiques

interdisciplinaires –, fait partie des principales réformes issues de la loi d'orientation de 2013.