jectifs mais tout aussi intéressants pour
évaluer les performances d’un lycée,
pourraient aussi être pris en compte tels
que l’ambiance qui règne dans les clas-
ses, l’implication des enseignants ou leur
capacité à accompagner les élèves. Il
n’en est rien.
Des données biaisées
Quant aux taux d’accès au bac et aux
valeurs ajoutées, ils sont loin d’être irré-
prochables. Il suffit à un lycée de n’ac-
l’Education nationale sont extrapolées à
partir des taux de réussite. Or, la qualité
d’un lycée ne dépend pas que du nom-
bre d’élèves qui décrochent le diplôme.
Des statistiques importantes telles que la
part de mentions, le nombre d’élèves
accédant aux grandes écoles ou ceux
parvenant à décrocher une licence, par
exemple, pourraient elles aussi donner
des indications précieuses sur les débou-
chés qu’offre le lycée aux jeunes qui le
fréquentent. D’autres critères, plus sub-
cepter à l’entrée en seconde que les
élèves capables d’avoir leur bac pour
voir son taux d’accès au bac grimper en
flèche, par exemple. La valeur ajoutée,
elle, a pour principal défaut de varier
énormément en fonction de l’effectif
des classes, du nombre de redouble-
ments et des réorientations. Résultat : un
établissement peut très bien voir sa
« valeur ajoutée » bondir ou au contraire
s’écrouler d’une année sur l’autre alors
que l’équipe n’a pas changé, que la
pédagogie appliquée est la même et
que le profil des élèves n’a quasiment
pas évolué.
D’ailleurs, dans un rapport publié en
2015, l’Inspection générale a constaté
que les deux tiers des lycées les mieux
classés en 2013 ne faisaient plus partie
du haut du tableau l’année suivante. La
même année, la presse s’était aussi pen-
chée sur le cas d’un petit lycée hors
contrat qui avait réussi l’exploit de se his-
ser parmi les trois meilleurs établisse-
ments de France dans le palmarès du
« Monde » grâce à une valeur ajoutée
exceptionnellement haute de + 18,3.
Après que plusieurs journaux ont souli-
gné ses incroyables performances et
vanté ses méthodes d’accompagne-
ment des élèves, on s’est rendu compte
que ce lycée devait en grande partie
ces excellents résultats à une filière com-
prenant seulement… 2 élèves ! Depuis,
le journal Le Monde a modifié son proto-
cole et ne publie plus les résultats des
lycées présentant moins de 100 élèves
au bac. D’autres ne prennent pas forcé-
ment cette peine.
Concernant les classements des collè-
EDUCATION
VIE SCOLAIRE
numéro 392 - Août-septembre-octobre 2016 -
www.peep.asso.fr16
Même s’il n’est pas unique, le critère déterminant pour établir les palmarès des lycées reste le
taux de réussite au baccalauréat. A prendre encore avec des pincettes : certains lycées
n’acceptent à l’entrée en seconde que les élèves capables d’avoir leur bac…
DANS L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR, LES ÉCOLES ONT
AUSSI LEURS CLASSEMENTS
Ecoles de commerce, d’ingénieurs, de communication
ou autre, elles aussi ont chaque année les honneurs
de différents palmarès. Pour ces établissements d’en-
seignement supérieur, la méthodologie est radicale-
ment différente.
« L’Education nationale ne fournis-
sant pas de données, nous envoyons chaque année
aux écoles un questionnaire très complet composé
d’une centaine de questions. C’est à partir de leurs
réponses que nous établissons notre classement »
,
explique Philippe Mandry, de L’Etudiant.
Si la méthodologie n’est pas la même, leurs résultats
doivent être pris avec autant de précaution, tant les
critères sont nombreux et donc leur impact réel
dilué.