Previous Page  15 / 36 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 15 / 36 Next Page
Page Background www.peep.asso.fr

- numéro 392 - Août-septembre-octobre 2016

15

donnée, la valeur ajoutée, qui compare

les taux de réussite obtenus à des taux

attendus en fonction des profils scolaires

et socio-économiques des élèves. Une

valeur censée profiter aux établisse-

ments qui font le plus progresser les élè-

ves aux dépens de ceux qui sélection-

nent à l’entrée en seconde afin de ne

garder que les élèves qui ont le plus de

chances de décrocher leur diplôme.

Chacun sa recette de fabrication

Si tous ces palmarès s’appuient sur les

mêmes données officielles, leurs résultats

doivent néanmoins être pris avec pré-

caution. D’une part parce qu’en fonc-

tion du média qui l’édite, un même éta-

blissement ne se situera pas forcément

au même rang dans le classement. S’ils

s’appuient sur les mêmes données bru-

tes, chaque média applique une for-

mule qui lui est propre.

« Pour notre part,

nous attribuons à chaque critère un

poids identique car nous estimons qu’ils

ont tous la même importance,

précise

Philippe Mandry, rédacteur en chef et

responsable des palmarès au magazine

L’Etudiant.

Mais tous nos confrères ne

procèdent pas

de la sorte. En

fonction de leur

lectorat ou pour

d’autres motifs, il

y en a qui attri-

buent des coeffi-

cients plus élevés

à certains critè-

res, voire ne tien-

nent pas compte

d’une partie des

données four-

nies. Il est essen-

tiel, au moment

de consulter ces

classements, de

se renseigner sur

la méthodologie utilisée et de fuir les

médias qui ne la communiquent pas »

.

Une autre différence vient du fait que

toutes les données fournies par

EDUCATION

VIE SCOLAIRE

(suite page 14)

ents scolaires :

ation !

Les lycées faisant l’objet d’une sectorisation, dans l’immense majorité des

cas, les élèves n’ont d’autre choix que de s’inscrire dans l’établissement

dans lequel ils sont affectés, quelle que soit sa place dans le classement !

Bruno Hannecart,

proviseur du lycée Alain au Vésinet (78) et secrétaire national du syndicat Indépendance et Direction

« Même si je sais que des collègues les scrutent avec

attention, personnellement, je ne me préoccupe pas de

ces classements car je trouve qu’ils ne sont pas pertinents

et qu’ils ne reflètent pas la situation réelle des

établissements. Par exemple, en fin d’année dernière, 50

élèves de seconde ont quitté mon lycée car ils voulaient

intégrer une filière technologique qui n’existe pas ici.

Conséquence : le taux d’accès des élèves de seconde au

bac va baisser alors que nous ne sommes en rien

responsables de cette situation et que ces élèves vont

poursuivre leurs études dans de bonnes conditions. Ces

palmarès ne tiennent pas compte non plus de critères

importants, comme l’environnement social de

l’établissement, la concurrence éventuelle des lycées

privés ou encore la capacité de nos élèves à poursuivre

leurs études dans le supérieur. Surtout, nous n’attendons

pas ces palmarès pour évoluer. Chaque année, nous

analysons nos échecs, nous cherchons à savoir pourquoi

tel élève a raté son bac et nous essayons sans cesse de

nous améliorer. Même si je comprends que les parents

veuillent le meilleur lycée pour leur enfant, je regrette

cette approche consumériste du système éducatif. Je

préfèrerais que chaque enfant ait les mêmes chances de

réussir quel que soit son lycée. »

« Nous n’attendons pas la parution des palmarès pour

nous améliorer »