nationale du SGEN-CFDT, syndicat pro-
réforme.
Toutes les disciplines concernées
Les EPI feront partie intégrante des pro-
grammes, à travers les huit thèmes pré-
vus : développement durable ; corps,
santé, et sécurité ; culture et création
artistique ; information, communication,
citoyenneté ; sciences et société ; lan-
gues et cultures de l’Antiquité ; langues
et cultures régionales et étrangères ;
monde économique et professionnel.
Toutes les disciplines sont ainsi concer-
nées. Les collèges seront également
libres au niveau du choix des thèmes. Sur
ces points, une seule obligation : que
tous les élèves aient travaillé au moins six
des huit thèmes durant le cycle.
Le choix des thèmes se fera principale-
ment en fonction de deux facteurs :
« Selon la proximité et les facilités à asso-
cier les programmes des deux disciplines,
et selon les affinités entre enseignants,
explique Laurent Fillion, professeur d’his-
toire-géographie à Ardres (62) qui expéri-
mente les EPI depuis la rentrée.
Il est
important de ne pas imposer des binô-
mes. »
Ainsi, un EPI-type pourrait être le sui-
vant : deux enseignants, de français et
d’histoire, décident de travailler l’EPI
« information, communication, citoyen-
neté » pendant un trimestre avec une
classe de 4
e
. Ils ont choisi de faire écrire
des lettres fictives autour de la Révolution
française. En histoire, les élèves étudieront
cette période selon les indications du pro-
gramme et, en français, ils écriront les let-
tres à partir de ces connaissances, dans le
cadre du travail sur la correspondance
que prévoit le programme de français.
Pas d’horaires spécifiques
Depuis leur présentation, les EPI ont
concentré bon nombre de critiques.
Tout d’abord, ils diminueraient le temps
consacré aux enseignements tradition-
nels. Dans les faits, de la 6
e
à la 3
e
, les
élèves auront le même nombre d’heures
d’enseignement avant et après la
réforme. Seulement, ces horaires annon-
cés à partir de 2016 comprennent les
EPI. En effet, il n’y a pas de plage prévue
spécifiquement pour eux : ils se travaille-
Huit grands thèmes sont prévus pour les futurs EPI
et concerneront toutes les matières enseignées
au collège, dont les sciences.
EDUCATION
VIE SCOLAIRE
pratiques interdisciplinaires
Emmanuelle Larrieu,
enseignante de français au collège Jean-Gay de Verfeil (31)
Vous expérimentez dès cette année un EPI. Pouvez-
vous nous le présenter ?
Il concerne une classe de 4
e
et porte sur le thème
« Langues et cultures de l’Antiquité ». Je le fais avec ma
collègue de latin et de grec. Les élèves font des
recherches avec elle sur les mythologies puis écriront à
partir de cela dans mon cours une nouvelle fantastique
que l’on publiera sur un blog.
Comment cet EPI s’est mis en place ?
Le principal nous a proposé d’expérimenter les EPI, on a
accepté. Aussi, je m’entends bien avec ma collègue – ça
part souvent de là ! – et ce thème permet de faire
bénéficier tous les élèves de l’enseignement du latin et du
grec. La préparation n’est pas si lourde que cela : on est
de toute façon toujours en train de réfléchir à de
nouveaux moyens d’intéresser
les élèves. Mais il est certain
que, l’an prochain, on aimerait
avoir un temps de concertation
pour les mettre en place, en
particulier pour les enseignants
qui intègreront le collège en
septembre.
Percevez-vous déjà des effets sur les élèves ?
Oui et ils sont très positifs. Leur motivation est
indéniable, notamment car on leur fait produire quelque
chose à la fin et ils y sont sensibles. Cela permet d’aller
« chercher » des élèves qui ont plus de mal dans les cours
magistraux. Le travail en groupe est très stimulant,
comme pour les enseignants d’ailleurs !
« Le travail en groupe est stimulant »
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(suite page 10)
www.peep.asso.fr- numéro 389 - Janvier-février 2016