raison de la crainte de voir s’éloigner le
public le plus favorisé, aujourd’hui, les
établissements se satisfont d’y apparte-
nir ou contestent le fait d’en sortir. La rai-
son ? Ces fameux moyens qu’apporte
un tel classement. Pour les écoles clas-
sées REP, le système du « plus de maîtres
que de classes » sera systématique.
« On
aura des enseignants qui aideront un
autre professeur en même temps dans sa
classe,
précise Honoré Séguy.
On devrait
également avoir des classes moins char-
gées. On espère également avoir des
moyens pour monter des projets, par
exemple en impliquant les parents. »
De plus, les enseignants de REP bénéfi-
cieront d’une revalorisation de leur
prime, ce qui devrait favoriser la stabi-
lité des équipes éducatives, facteur de
réussite de projets ou encore de rela-
tion de confiance avec les parents
d’élèves. En outre, du personnel supplé-
mentaire – infirmier notamment – sera
affecté dans chaque établissement et
la scolarisation des enfants de moins de
3 ans sera facilitée.
Des dispositifs efficaces
Les établissements REP+ obtiendront ces
mêmes moyens, auxquels s’en ajoute-
ront d’autres. Il est prévu notamment un
accompagnement continu des élèves
de sixième jusqu’à l’heure de fin des
cours. Les enseignants verront leur temps
d’enseignement pondéré : les profes-
seurs des écoles auront une décharge
de neuf journées par an et les ensei-
gnants en collège ne passeront plus 18
heures mais 16 h 30 en classe par
semaine. Ce temps libéré leur permettra
de se former, de se concerter et favori-
sera le travail en équipe.
« Tout cela nous
permettra de mieux voir les difficultés des
élèves,
assure Honoré Séguy.
La diminu-
tion des effectifs par classe, les profs en
surnuméraire et le travail en équipe
devraient aider à diagnostiquer et trou-
ver des solutions. Ce sont des dispositifs
qui ont fait leurs preuves, comme le mon-
trent les résultats des écoles qui étaient
en ZEP. »
Le classement de son établissement
apparaît ainsi comme un soulagement
pour Honoré Séguy, qui le demandait
depuis plusieurs années, sans réussite.
« C’est une reconnaissance, notam-
ment pour les collègues qui font ce
qu’ils peuvent et attendent de l’aide.
On a désormais l’espoir de pouvoir
mieux travailler et tirer les élèves vers le
haut. »
Le ministère assure que les résul-
tats de ces dispositifs seront étudiés, afin
de vérifier leur efficacité. De même, la
carte de l’éducation prioritaire devrait
être revue tous les quatre ans.
n
EC
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