REP / REP+ :
apporter plus
La nouvelle carte de l’éducation
prioritaire prévoit, pour la rentrée
2015, 1089 réseaux (qui regroupent
chacun un collège et les écoles
rattachées) d’éducation prioritaire
(REP), dont 350 REP+, réseaux
« super-prioritaires ».
donc une stratégie de compensation.
Les ZEP (zones d’éducation prioritaire)
étaient une chance d’avoir plus de jus-
tice. »
Réduire les écarts de réussite
Or, c’est cette justice qui est actuelle-
ment remise en cause. En effet, la
L
e principe fait consensus, sa
mise en pratique moins. En
décembre
dernier,
Najat
Vallaud-Belkacem, ministre de
l’Education nationale, a dévoilé sa
réforme de l’éducation prioritaire,
effective dès la rentrée prochaine. La
carte des « zones prioritaires », créée en
1981 par le ministre de l’Education
nationale d’alors, Alain Savary, n’a
depuis été revue qu’à la marge, tandis
que les contextes sociaux et économi-
ques des territoires, eux, évoluaient par-
fois grandement. L’éducation prioritaire
ne semblait ainsi plus remplir complète-
ment son rôle.
« Elle a été mise en place
pour répondre à une vision de l’école
très égalitariste,
rappelle Marc Douaire,
président de l’Observatoire des zones
prioritaires, association spécialisée sur
l’éducation prioritaire.
Avant, on disait
que tout le monde devait bénéficier des
mêmes moyens, quelle que soit sa situa-
tion. L’éducation prioritaire était
France est le pays de l’OCDE le plus tou-
ché par le déterministe social. L’origine
sociale a de grands effets sur les résul-
tats scolaires alors que c’est justement
la mise en place d’un dispositif d’édu-
cation prioritaire qui était censé gom-
mer ces différences – ou au moins les
atténuer. Un échec qui s’explique en
EDUCATION
ZOOM
numéro 386 - Mai-juin-juillet 2015 -
www.peep.asso.fr4
Chiffres-clés de l’éducation prioritaire
1089 :
le nombre de réseaux d’éducation prioritaire (REP) à la rentrée 2015
350 :
le nombre de REP+, réseaux « super-prioritaires » en 2015. 102 établissements « préfigurateurs »
ont été mis en place dès la rentrée 2014
352
millions d’euros : l’estimation du coût de la réforme de l’éducation prioritaire
4 : le
nombre de paramètres retenus pour classer les collèges : taux d’élèves issus des catégories les plus
défavorisées, taux de boursiers, part d’enfants résidant en zones urbaines sensibles et retard en 6
e
18 % : le
pourcentage d’écoliers qui, pour l’année 2014-2015, sont dans un établissement d’éducation prio-
ritaire, comme 20% des collégiens et 2% des lycéens, soit au total environ 1 700 000 élèves sur 11 800 000
Aujourd’hui, environ un élève sur cinq est scolarisé dans une école ou un collège entrant
dans le dispositif de l’éducation prioritaire.