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partie, donc, par l’obsolescence de la

carte : des établissements – écoles et

collèges – dont les caractéristiques ne

leur permettaient pas d’être classés

dans l’éducation prioritaire en 1981 ont,

depuis, vu leur population se fragiliser

sans pour autant bénéficier des moyens

qu’offre ce classement. Mettre à jour

cette carte était tout l’objectif de la

réforme entreprise par Najat Vallaud-

Belkacem, et ainsi permettre de rame-

ner à moins de 10 % les écarts de réus-

site scolaire entre les élèves, contre

environ 30 % actuellement.

A la rentrée prochaine, la France comp-

tera 1089 réseaux (un collège et les éco-

les rattachées) d’éducation prioritaire

(REP, qui remplacent les RRS), dont 350

REP+, réseaux « super-prioritaires » (qui

remplacent les ECLAIR). C’est approxi-

mativement le même nombre d’établis-

sements classés que pour 2014/2015.

Environ 10 % de la carte de l’éducation

prioritaire est modifiée par rapport à la

précédente, entre les nouveaux

entrants et les sortants.

Des critères de classement

critiqués

Pour redéfinir cette carte, le ministère a

déterminé quatre critères « objectifs et

transparents ». Sur chaque territoire a

ainsi été définie la part : d’élèves dont les

parents appartiennent aux catégories

socioprofessionnelles les plus défavori-

sées, d’élèves boursiers, d’enfants rési-

dant en quartiers prioritaires de la ville et

d’élèves redoublant en 6

e

.

« Il y a eu un

travail précis d’analyse de la situation

des quartiers »

souligne Marc Douaire.

Ces critères ne font toutefois pas l’unani-

mité, en particulier chez les établisse-

ments exclus du réseau.

« Quand on

gratte un peu, on s’aperçoit que ces cri-

tères ne sont pas objectifs,

estime

Richard Galéra, enseignant au collège

Paul-Eluard de Montreuil, qui fait partie

des quatre collèges qui sortent du réseau

en Seine-Saint-Denis.

Par exemple, celui

qui se base sur le nombre de redouble-

ments en sixième, alors que nos inspec-

teurs nous incitent à ne pas faire redou-

bler… »

Beaucoup de contestations sont

Etre en REP signifie disposer de moyens humains,

matériels et financiers supplémentaires.

EDUCATION

ZOOM

www.peep.asso.fr

- numéro 386 - Mai-juin-juillet 2015

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à ceux qui ont le moins

(suite page 6)

Axel Raix,

principal du collège Wazemmes, à Lille (ECLAIR, futur REP+)

« Depuis que le collège a ouvert, en 2008, il a toujours

été classé à l’échelon maximal. Aujourd’hui ECLAIR, l’an

prochain REP+. On a 80 % de boursiers dont la moitié à

l’échelon maximal. La réforme me paraît justifiée, la

carte devait évoluer car la sociologie des établissements

change. Le fait de passer de ECLAIR à REP+ fait que

tout ce qui existait va être amplifié : plus de moyens

humains, des effectifs de classe plus allégés, du soutien

pour les 6

es

, une formation des enseignants, du

personnel au statut qui n’existe pas ailleurs (un assistant

sécurité, une assistante sociale à temps plein, une

infirmière en plus…) On est incité à faire des

expérimentations pédagogiques (interdisciplinarité,

échange de service avec le premier degré…) ce qui rend

les élèves plus réceptifs. Tout cela

permet d’apporter plus à ceux qui en

ont le moins. Par exemple, on travaille

beaucoup avec le milieu associatif et,

chez nous, le triptyque

parents – enfants – école n’existe pas :

on y ajoute les associations, la mairie… On organise par

exemple des cafés pédagogiques dans les centres

sociaux pour rencontrer les parents les plus éloignés de

l’école. On dit souvent que l’école française ne comble

pas les inégalités, mais je pense que l’éducation

prioritaire est une réussite. Il faut aussi se dire que

toutes les difficultés ne viennent pas de l’Education

nationale, il y a les difficultés sociales, familiales… »

« Des expérimentations pédagogiques qui rendent

les élèves plus réceptifs »