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numéro 386 - Mai-juin-juillet 2015 -

www.peep.asso.fr

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Des mesures viennent d’entrer en vigueur pour mieux encadrer

les stages en entreprise et limiter les abus des employeurs.

ce qu’il a appris en

cours et de découvrir

le monde de l’entre-

prise grâce à une

immersion totale de

plusieurs

semaines,

voire plusieurs mois. La

convention tripartite,

signée par l’établisse-

ment scolaire, l’entre-

prise et le stagiaire,

reste plus que jamais d’actualité. Elle

doit dorénavant préciser obligatoire-

ment les compétences à acquérir ou à

développer ainsi que leur définition pré-

cise. Elle liste également les activités

auxquelles le stagiaire participera ainsi

que les tâches qui lui seront confiées.

Désormais, tout stagiaire doit faire l’ob-

jet d’un suivi régulier dont les modalités

I

ls avaient défrayé la chronique en

défilant dans les rues le visage

caché derrière des masques blancs,

symboles de leur invisibilité dans le

monde du travail. Ils entendaient ainsi

dénoncer les abus de certains

employeurs et assurer aux stagiaires une

plus grande reconnaissance. Après dix

années de combat, les membres du

collectif Génération précaire semblent

avoir en partie obtenu gain de cause.

Le 10 juillet 2014 a été votée une loi

visant à mieux encadrer les stages et à

renforcer les droits des stagiaires.

Le texte comporte plusieurs aspects.

Tout d’abord, il réaffirme le rôle du

stage en entreprise. Celui-ci doit obliga-

toirement venir en complément de la

formation. Il a pour objectif de permet-

tre à l’élève à la fois d’appliquer

doivent elles aussi figurer dans la

convention. Le tuteur, chargé de ce

suivi au sein de l’entreprise, et l’ensei-

gnant-référent (qui ne pourra plus suivre

plus de 16 stagiaires en même temps),

qui a pour mission de faire le lien entre

l’école et l’entreprise, doivent être clai-

rement identifiés.

La chasse aux abus

Toutes ces dispositions sont censées

mettre un terme aux stages « photoco-

pies », encore trop fréquents, à l’image

de ce qu’a vécu Romain lors de son

passage dans un cabinet d’architectes :

« J’ai passé la plus grande partie de mon

temps à distribuer des plis et des colis

dans les entreprises. Je n’ai pas vraiment

appris l’architecture, mais par contre, je

connais bien le métro parisien. En fait,

mon stage a surtout permis au cabinet

qui m’employait de faire des économies

de poste et de coursier. Le stagiaire fait

souvent le travail le plus fatigant et le

moins intéressant, celui dont aucun sala-

rié ne veut. Ce n’est pas très valorisant. »

EDUCATION

VIE SCOLAIRE

Des stages

mieux

encadrés

Les nouvelles modalités s’appliquent autant aux stages de l'ensei-

gnement supérieur qu’aux périodes de formation en milieu pro-

fessionnel prévues dans le cadre du secondaire.

tous les stages sont concernés

Qu’ils soient obligatoires ou facultatifs, qu’ils se déroulent en entre-

prise ou au sein d’un organisme public, tous les stages sont soumis à

cette nouvelle législation. Le décret d’application du 30 novembre

2014 précise en effet que la loi du 10 juillet s’applique à tous les

« élèves et étudiants accomplissant une période de formation en

milieu professionnel ou un stage dans le cadre de leur cursus de for-

mation initiale ». Les modalités s’appliquent donc aussi bien aux sta-

ges de l'enseignement supérieur qu’aux périodes de formation en

milieu professionnel prévues dans le cadre du secondaire. Ainsi, les

lycéens en CAP ou en bac pro, par exemple, bénéficient des avancées

de la loi au même titre que les étudiants, que ce soit au niveau de

l’encadrement, des droits ou de la rémunération.