numéro 386 - Mai-juin-juillet 2015 -
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en cours, mais ils leur offrent aussi une
occasion inespérée de mettre un pied
dans le monde du travail, de nouer des
contacts et de se constituer un réseau.
« Les 10 mois de stage que j’ai effectués
durant mes études supérieures m’ont
permis d’acquérir de l’expérience.
D’ailleurs, lors de mes entretiens d’em-
bauche, on m’a davantage parlé de
mes stages que de ce que j’ai appris à
l’école. Sans mes deux stages, jamais je
n’aurais décroché un CDI à 21 ans »
,
mois. Mais ces sommes sont exonérées
d’impôt sur le revenu et le stagiaire
bénéficie des mêmes avantages que
les salariés de l’entreprise (accès au res-
taurant de l’entreprise ou tickets-restau-
rants selon les cas, remboursement des
frais de transports, etc.). Il dispose aussi
du même nombre de jours de congés
que les salariés, ce qui n’était pas
encore le cas.
Le stage au cœur de la formation
Même si elles ne vont pas tout résoudre,
ces nouvelles dispositions devraient per-
mettre de limiter les abus et contribuer à
renforcer l’expérience professionnelle
des étudiants. L’enjeu est de taille. En
France, la plupart des formations intè-
grent des stages obligatoires. Un étu-
diant en DUT passe 10 semaines en entre-
prise au cours de sa formation, un élève
ingénieur au moins 28 semaines et un
étudiant en école de commerce entre
10 et 18 mois. Les cursus universitaires
aussi y ont de plus en plus recours. 70 %
des étudiants en master et 48 % des étu-
diants en licence ont effectué au moins
un stage au cours de leur scolarité.
Si les stages ont une telle importance,
c’est qu’ils apportent beaucoup. Non
seulement ils permettent aux élèves de
mettre en pratique ce qu’ils ont appris
assure Thibault.
« Le stage de fin d’étu-
des que j’ai réalisé dans la filiale asiati-
que d’un grand groupe industriel a
représenté un effort financier important,
mais c’est surtout un investissement pour
mon avenir professionnel. D’ailleurs, il
m’a permis de me faire remarquer par
les équipes basées en Europe »
, assure
de son côté Alice. Avec ou sans loi, le
stage reste plus que jamais un passage
obligé.
n
CB
EDUCATION
VIE SCOLAIRE
Encadrement, droits, rémunération… Les lycéens en CAP ou en bac pro bénéficient
aussi des avancées de la loi du 10 juillet 2014.
« Après une première expérience dans un petit cabinet
de province, j’ai eu la chance, grâce à des relations
familiales, de pouvoir intégrer un prestigieux cabinet
parisien de la place Vendôme. Ces quelques mois ont été
incroyables. Ils m’ont permis de me rendre compte de ce
qu’était le métier et j’ai compris pourquoi je voulais le
faire. Moi, jeune fille ayant toujours vécu à la campagne,
j’ai dû m’adapter rapidement, ne serait-ce qu’en troquant
mes jupes par des tailleurs. Certes, j’ai passé beaucoup
de temps dans les taxis pour aller déposer des plis aux
quatre coins de Paris. Ce n’était pas forcément très
gratifiant, mais je le faisais sérieusement, consciente que
la moindre erreur pouvait avoir des conséquences
importantes sur la procédure. Par chance, je n’ai pas fait
que ça. Avec 4 autres stagiaires, nous passions la
majeure partie de notre temps le nez dans les textes
pour trouver les articles de loi et les jurisprudences que
nous réclamaient les avocats du cabinet. Même s’il y
avait une certaine compétition entre les stagiaires,
l’ambiance était bonne. Heureusement car je travaillais
entre 10 et 12 heures par jour, voire plus en cas
d’urgence. Même si la rémunération n’a pas été à la
hauteur du travail fourni, je ne regrette rien. Depuis, je
poursuis mes études en espérant avoir laissé une bonne
impression et en essayant de garder le contact avec mon
tuteur. »
« J’ai compris pourquoi je voulais faire ce métier »
Amandine,
étudiante en école d’avocat