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DOSSIER

BAISSE DU NIVEAU SCOLAIRE : FAUT-IL S’ALARMER ?

encore l’objet de polémiques. Alors que cer-

tains y voient les effets de la mise en place de

la semaine de quatre jours en 2008, d’autres

pointent plutôt notre système de notation et

notre obsession du classement. Pour d’autres

encore, les enseignants seraient les seuls res-

ponsables de la débâcle. Formation insuffi-

sante, manque de motivation, non-remplace-

ment ou remplacement aléatoire en cas

d’absence… Autant de causes qui seraient à

l’origine de la plupart des problèmes que ren-

contrent les élèves.

La difficulté à attirer les enseignants expéri-

mentés dans les établissements difficiles serait

aussi une des raisons de la baisse du niveau

dans les zones d’éducation prioritaire. Enfin, le

contenu des enseignements a lui aussi sa part

de responsabilité. La baisse régulière du nom-

bre d’heures de français et de mathémati-

ques au profit d’autres disciplines oblige les

enseignants à revoir leurs exigences à la

baisse et les programmes sont tellement den-

ses que les professeurs n’ont d’autre choix

que de survoler certaines notions.

Les exigences ont évolué

L’ampleur du retard français doit toutefois

être relativisée. Car aussi sérieuses ces études

soient-elles, il est toujours délicat de comparer

J

amais, depuis bientôt 15 ans qu’elle

existe, l’enquête Pisa n’avait provoqué

autant de remous. Certes, la France

n’a jamais bien figuré dans ce classe-

ment international destiné à comparer les

niveaux des élèves des pays de l’OCDE, mais

les résultats rendus publics en décembre der-

nier ont fait l’effet d’une bombe. La dernière

vague a montré non seulement un décro-

chage sans précédent de la France par rap-

port à nos voisins, mais aussi un accroissement

des inégalités entre les élèves jamais vu aupa-

ravant (lire encadré p. 20). Le choc a été tel

que le ministre de l’Education nationale de

l’époque, Vincent Peillon, n’a eu d’autre

choix que de reconnaître publiquement que

les résultats des élèves français étaient

« de

plus en plus mauvais »

. Car Pisa n’est pas la

seule enquête à aboutir à un tel constat. En

2011, l’étude internationale Pirls (54 pays par-

ticipants) montrait déjà que les écoliers en

classe de CM1 lisaient moins bien que la

moyenne des Européens de leur âge. Elle

aussi mettait en avant les inégalités importan-

tes entre les bons élèves et les moins bons.

Des causes multiples

Si la baisse du niveau des élèves ne fait plus

de doute, les raisons de la déroute, elles, font

Une baisse

également

en histoire-

géographie…

Les mathématiques et le

français ne sont pas les

seules disciplines

concernées par la baisse

du niveau des élèves. Une

autre étude menée par le

ministère de l’Education

nationale sur 11 000

élèves du primaire et du

collège montrait qu’entre

2006 et 2012, la part des

élèves de très faible

niveau en histoire-

géographie était passée de

15 à 20 % alors que celle

des meilleurs avait plongé

à 6 %, contre 10 % en

2006, concluant à un

« affaiblissement de

l’assimilation par les

élèves d’une culture

scolaire géographique et

historique ».

numéro 381 - Mai-juin-juillet 2014 -

www.peep.asso.fr

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Selon une enquête Pisa, entre 2000 et 2009, le score dans la catégorie « compréhension de l’écrit » a

baissé de 9 points, faisant passer la France du 10

e

rang sur 27 pays au 17

e

rang sur 33.