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DOSSIER
De son côté, la France compte principale-
ment sur la loi de refondation de l’école, lan-
cée l’année dernière par Vincent Peillon,
pour inverser la tendance (lire l’interview de
Jean-Paul Delahaye p. 19). Mais encore faut-
il que les réformes annoncées voient le jour
rapidement. Dans un rapport de juin 2013,
l’Inspection générale de l’Education natio-
nale (IGEN) pointait déjà les retards pris dans
l’application de certaines mesures telles que
le dispositif « Plus de maîtres que de classes »,
l’accueil à l’école des enfants de moins de 3
ans ou encore la refonte des missions et des
programmes de l’école maternelle et élé-
mentaire, qui pourraient pourtant aider à
améliorer la situation.
L’évolution trop lente de la pédagogie
Surtout, la France ne retrouvera pas son rang
sans une profonde remise en cause de la
pédagogie. Si l’Allemagne a réussi à remonter
la pente, c’est en grande partie parce que
les enseignants ont été contraints de modifier
radicalement leur manière de faire.
Dorénavant, les professeurs allemands ne se
contentent plus de transmettre. Ils accompa-
gnent les élèves dans leurs apprentissages, les
orientent, les aident en cas de besoin... Si la
Finlande finit toujours en tête des classements
internationaux, c’est aussi en grande partie
parce que le pays a développé une pédago-
gie innovante basée sur une plus grande
autonomie des élèves.
En France, les méthodes d’enseignement ne
Les résultats tardent à venir
Si la situation est alarmante, elle n’en est pas
pour autant désespérée. D’autres pays ont
réussi à redresser la barre. Suite à ses mauvais
résultats obtenus lors de l’enquête Pisa de
2000, l’Allemagne a modifié en profondeur
son système scolaire. Au terme de larges
concertations, un service de soutien aux élè-
ves en difficulté a été mis en place, les pro-
grammes ont été modifiés et les passerelles
entre les filières ont été multipliées.
Pisa : la France sous la moyenne !
Avec un score global de 495 sur 1 000 en culture mathématique (-16
points par rapport à 2003), la France passe pour la première fois sous
la moyenne dans une enquête Pisa. Alors qu’elle occupait la 13
e
place
du classement en 2003, elle pointe désormais en 18
e
position sur 34
pays. Plus d’1 élève sur 5 éprouverait désormais des difficultés en
mathématiques. Du jamais vu. Quant à l’écart de niveau entre les plus
faibles et les plus performants, il a augmenté de 10 points en 10 ans,
plaçant la France parmi les pays les plus inégalitaires du monde. Sur
la même période, l’Allemagne a vu cet écart diminuer de 10 points.
En français, la situation n’est guère plus reluisante. Ainsi, entre 2000
et 2009, le score dans la catégorie « compréhension de l’écrit » a
baissé de 9 points, faisant passer la France du 10
e
rang sur 27 pays au
17
e
rang sur 33.
« Cette baisse n’est pas statistiquement significative,
souligne un professeur à l’université de Genève, Georges Felouzis,
dans la revue Cahiers Français (n°368),
mais elle reflète une tendance
qui n’est pas négligeable car elle fait passer les élèves dans la caté-
gorie des « moyens faibles » alors qu’ils étaient plutôt au-dessus de
la moyenne en 2000 ».
Les exigences d’aujourd’hui ne sont plus celles d’hier : en plus des fondamentaux du « lire, écrire, compter »,
les élèves reçoivent des enseignements en éducation civique, en informatique, découvrent des langues
étrangères dès leur plus jeune âge, etc.
Une baisse
mesurée sur
20 ans
L’étude « Lire, écrire,
compter » menée par la
Direction de l’évaluation,
de la prospective et de la
performance (DEPP) sur
des élèves de CM2,
concluait :
« En lecture,
deux fois plus d’élèves
(21%) se trouvent en
2007 au niveau de com-
pétence des 10% d’élèves
les plus faibles de 1987 »
.
Même constat en ortho-
graphe où, pour une
même dictée, le nombre
moyen de fautes était
passé de 10,7 en 1987 à
14,7 en 2007.
numéro 381 - Mai-juin-juillet 2014 -
www.peep.asso.fr20
BAISSE DU NIVEAU SCOLAIRE : FAUT-IL S’ALARMER ?
(suite page 22)