DOSSIER
pédagogiques basées sur le numérique et leur
proposer des modules de formation destinés à
les aider à mieux utiliser les nouvelles technolo-
gies. La loi prévoit également la nomination
dans chaque académie d’un délégué au
numérique chargé de coordonner les actions
en lien avec les collectivités locales. Le moteur
est enclenché, mais il faudra beaucoup de
temps pour que tous les élèves de France
soient égaux face au numérique.
n
Note
1 - Libération, 19 septembre 2014.
l’Education nationale mette à leur disposition
des applications basées sur le numérique, que
les éditeurs scolaires numérisent leurs manuels
et proposent des logiciels éducatifs adaptés,
que les entreprises liées aux nouvelles techno-
logies créent de nouvelles applications
dédiées à l’e-education... Il faut surtout que
les enseignants soient formés à l’utilisation de
ces outils. Des sessions commencent à être
proposées aux jeunes enseignants en forma-
tion initiale.
Depuis la loi d’orientation de 2013, un service
public du numérique éducatif a aussi été ins-
tauré. Son objectif est de mettre à disposition
des enseignants des ressources à utiliser au
quotidien en classe, développer des pratiques
Le CNN réfléchit à l’école de demain
Le Conseil national du numérique (CNN) s’est penché sur le cas de
l’école. Dans son rapport baptisé Jules Ferry 3.0, rendu public le 3
octobre dernier, cet organe chargé de réfléchir à la place du numéri-
que dans notre société a émis 40 propositions. Lui aussi souligne la
nécessité de mettre en place un enseignement d’informatique au col-
lège et de créer un corps spécifique d’enseignants en informatique. Il
met aussi en avant l’usage du numérique pour rapprocher l’école des
collectivités locales, des associations et des parents. Le CNN propose
également, avant de distribuer des tablettes, de mieux cerner les
besoins des enseignants et de renforcer les liens de confiance entre
les enseignants, les éditeurs scolaires et les fabricants de matériel.
« Si le numérique ne constitue pas la réponse à tous les maux, c’est
un atout dont il faut s’emparer pour aider l’école à reprendre le
flambeau de l’égalité des chances et améliorer l’accès de chacun au
savoir »
, assure Benoît Thieulin, le président du CNN.
numéro 384 - Janvier-février 2015 -
www.peep.asso.fr26
EN ROUTE POUR L’ÉCOLE 2.0
A peine 5 % de nos enseignants utiliseraient les nou-
velles technologies quotidiennement, contre 90 % en
Norvège ou aux Pays-Bas…
Les cours d’informatique toujours en débat
Faire de l’informatique une discipline à part entière,
voilà qui aurait vraiment du sens dès lors que l’on parle
d’école numérique. De nombreux spécialistes en font
une priorité (lire l’entretien avec notre Grand témoin
Jean-Pierre Archambault ci-contre et l’encadré sur le
Conseil national du numérique ci-dessus). Même
l’Académie des sciences souligne la nécessité de faire
de l’informatique une discipline à part entière. Pour
autant, on en est encore loin. La mise en place d’un
Capes ou d’une agrégation Informatique, indispensables
pour former les enseignants chargés de ces cours, n’est
pas d’actualité. Idem en ce qui concerne les certifica-
tions qui autoriseraient les professeurs des écoles à
sensibiliser leurs élèves. A la place, l’ancien ministre de
l’Education Benoît Hamon avait proposé que les profes-
seurs de technologie et de mathématiques se chargent
de cette tâche. Une proposition retoquée sèchement par
l’Académie des sciences qui jugeait, dans un rapport de
mai 2013, que fondre l’informatique dans les sciences
mathématiques ou les génies mécaniques et électriques
reviendrait à « la mutiler gravement ». Autres
« détails » à régler : trouver des heures dans des
emplois du temps déjà bien chargés et mettre en place
des épreuves d’informatique au baccalauréat…