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Dans un monde devenu de plus en plus sonore, avec notamment l’utilisation courante d’écouteurs et de baladeurs MP3,

les conseils pour préserver l'audition de nos enfants sont plus que jamais d’actualité. Prêtons leur l’oreille !

MAGAZINE

SANTÉ

numéro 384 - Janvier-février 2015 -

www.peep.asso.fr

30

Préserver

l’audition de nos enfants

«U

n jeune de 16 à 35 ans

sur deux ressent ou a

déjà ressenti des acou-

phènes passagers ou

permanents »

, déplore Jean Stanko, au-

dio-prothésiste (lire son témoignage ci-

dessous). Un constat qui s’explique aisé-

ment ; les jeunes vivent aujourd’hui dans

un quotidien où le son a pris une part pré-

pondérante : baladeurs MP3 et casques

audio, oreillettes pour jouer aux jeux vi-

déo sur les ordinateurs ou écouter de la

musique sur son portable, concerts de

musique électronique…

Si les jeunes commencent à assimiler la

question du danger lié au volume sonore,

pour autant, ils font rarement le lien entre

le volume et la durée. L’intensité (au-delà

de 80 dB – décibels) est dangereuse pour

l’oreille et la durée (au-delà d’une heure

par jour) est fatigante. Nos 15 000 cellules

cillées qui transforment la vibration du

son en information pour le cerveau se dé-

truisent progressivement si le bruit est trop

fort, et elles s’usent si le bruit dure dans le

temps et vieillissent ainsi prématurément.

Conseils à écouter

« Après avoir écouté une musique forte,

assisté à un concert, joué dans une cour

de récréation bruyante, il est souhaitable

de mettre l’oreille au repos, dans le si-

lence,

conseille le Dr Mireille Tardy, méde-

cin ORL.

Les adolescents ne doivent en

aucun cas modifier les casques des bala-

deurs et MP3 pour se procurer des sensa-

tions plus fortes ! Ces appareils sont limités

de par la loi à 100 dB ce qui est déjà trop

si on les écoute longtemps, soit plus

d’une heure par jour ! »

. Par ailleurs, lors

des concerts, porter des protections

d’oreilles s’avère indispensable, préco-

nise Mireille Tardy. Mais cela ne suffit pas

forcément, en particulier lorsque l’enfant

est jeune.

« S’il se trouve près des baffles,

la vibration est tellement forte qu’elle en-

tre directement dans le crâne par l’os,

c’est dangereux ! »

prévient Jean Stanko.

Lorsqu’il ressent une gêne ou un acou-

phène, l'enfant ne doit pas hésiter à en

parler à adulte (parent, infirmière, surveil-

lant, enseignant…). En cas d’exposition

forte et grave au bruit, le premier réflexe

est de mettre l’oreille au repos (silence) et

de consulter en urgence. Plus on inter-

vient vite, plus on peut agir sur le mal.

« Mais la meilleure chose reste la préven-

tion »

explique la spécialiste. Le test ORL

tonal et verbal permet d’identifier claire-

ment un trouble auditif, chez l’adoles-

cent de plus de 16 ans surtout. Dernier

conseil du Dr Tardy :

« s’endormir dans

une atmosphère de 30 dB maximum,

donc sans écouteurs, ni musique dans les

oreilles »

. A bon entendeur.

n

MR

Jean Stanko,

audio-prothésiste, président et co-fondateur de la JNA (Journée Nationale de l’Audition)

« Nous avons créé l’association « Journée Nationale de

l’Audition » il y a 18 ans pour informer la population, et

en priorité les jeunes, des problèmes et risques de

l’audition. Nous préférons prévenir que guérir lorsqu’il

est trop tard. Notre rôle est surtout d’informer les

écoles, en leur donnant des outils pédagogiques pour

expliquer aux élèves comment fonctionne l’oreille, avec

beaucoup de conseils (utilisation des MP3,

écouteurs…). Près de 200 établissements participent

chaque année à la campagne dont le point d’orgue en

2015 se situera le 12 mars prochain. Nous organisons

des tests d’audition, des concerts pédagogiques, des

rencontres-débats associant les familles,

nous distribuons des kits de sensibilisation

aux infirmier(e)s, profs de SVT...

Par exemple, le conte « la fabuleuse

histoire de Tintamarre » touche les enfants

d’âge primaire, alors que le programme « Nos oreilles, on

y tient » s’adresse, lui, aux collégiens et lycéens *. Depuis

notre création, la sensibilisation des jeunes a progressé,

mais il reste encore beaucoup à faire ! »

* Retrouvez les ouvrages et documents cités sur les sites de

l’association : jna.org et nosoreilles-onytient.org

« Prévenir plutôt que guérir »