chement entre école et parents, et, plus
largement, à favoriser la « co-éduca-
tion ». La « co-éducation », selon le
CNIRE,
« ne signifie pas une confusion
des rôles, mais la prise de conscience
réciproque et la mise en pratique de la
nécessaire complémentarité de l’action
de chacun, enseignants et parents,
écoles et familles, tant sur le plan strict
des apprentissages scolaires que du
point de vue plus général de l’éduca-
tion de la personne. »
Ce principe est
d’ailleurs inscrit dans la loi d’orientation
du 8 juillet 2013 où il est précisé que
l’école « se construit avec la participa-
tion des parents, (…) s’enrichit et se
conforte par le dialogue et la coopéra-
tion entre tous les acteurs de la commu-
nauté éducative. »
« Si l'on parle de co-
éducation, si l'on a envie de reconnaître
une place aux parents à l'école, il faut
aussi commencer par les accueillir ici,
au ministère »,
explique la ministre pour
munication, l’école n’explique pas ce
qu’elle fait, et plus encore ne voit pas
pourquoi elle devrait le faire,
explique le
Conseil national pour l’Innovation et la
Réussite éducation (CNIRE)
(1)
.
Les
enseignants craignent de voir leur statut
et leur légitimité pédagogique remis en
cause et inversement, pour les parents,
l’école peut apparaître comme un
monde opaque et peu compréhensi-
ble. » « On entend des enseignants dire
qu’ils craignent les parents,
confirme
Nabila Fertas.
Et dans le même temps,
on voit des parents qui n’osent pas pas-
ser la barrière, qui ont peur. »
Une des
preuves de ce constat est la faible par-
ticipation lors des élections des repré-
sentants de parents d’élèves (autour de
45 % ces dernières années dans le pri-
maire, 25 % dans le secondaire).
Rapprocher les parents de l’école
« Les échanges se passeraient mieux si
chacun apprenait à connaître l’autre »
assure ainsi Nabila Fertas.
« On s’est ren-
dus compte,
explique Najat Vallaud-
Belkacem,
que dans tous les cas où les
écoles ou collèges sont ouverts aux
parents, où les équipes éducatives les
reçoivent, les accueillent, sont dans le
dialogue avec eux, ce sont des établis-
sements où les choses se passent bien,
où les enseignants sont respectés, où
les parents ont eux aussi l’impression
d’être considérés et où les enfants réus-
sissent. »
Un constat qui a poussé la ministre à
axer sa politique sur un rappro-
justifier la mise en place des Cafés des
Parents.
Outre ces rencontres, la volonté d’amé-
liorer la co-éducation peut également
être perçue dans les propositions émises
autour du décrochage scolaire et de
l’égalité filles-garçons, qui donnent une
place aux parents d’élèves. Au début
du quinquennat, George Pau-Langevin,
alors ministre déléguée à la réussite
éducative, avait également décidé
d’expérimenter le libre choix des famil-
les sur l’orientation en fin de collège – un
dispositif actuellement testé dans cent-
dix-sept collèges (lire à ce sujet notre
article « Orientation », page 9).
Le CNIRE souligne par ailleurs d’autres
axes sur lesquels il serait nécessaire de
se pencher. Ainsi, il conseille d’améliorer
la place des parents dans les conseils
de classe et conseils d’administration
pour les associer davantage à la ges-
tion de l’établissement, ainsi que d’ins-
crire les relations parents-enseignants
« dans la vie de l’institution », en aména-
geant par exemple des temps de ser-
vice permettant ces rencontres. Car,
comme conclut Hela Daassi, partici-
pante au premier Café des Parents :
« La collaboration entre parents et
enseignants est très importante, et va
dans l’intérêt de l’enfant »
.
n
EC
Note
(1)- Dans son rapport remis au ministère
le 10 novembre 2014.
EDUCATION
ZOOM
numéro 384 - Janvier-février 2015 -
www.peep.asso.fr16
La mallette des parents
Petit à petit, l’Education nationale intègre des dispositifs spécifiques
aux parents d’élèves, tels que « la mallette des parents », dont l’objectif
vise à améliorer le dialogue entre l’école et les parents d’élèves. Ce
dispositif existe en classe de CP dans les écoles de l’éducation
prioritaire depuis 2012. Il est présent également dans des classes de
6
e
: depuis 2008 dans les collèges de l’académie de Créteil et depuis
2010 dans 1300 établissements (en majorité des collèges « Eclair »),
soit un quart des collèges publics. Le principe consiste principalement
en des ateliers-débats entre enseignants et parents portant sur les
apprentissages et le fonctionnement des établissements.
Pour Yves Guéchi, papa de trois enfants à Saint-Rémy (71) et participant au Café des Parents,
« Dans tous les cas, ces Cafés ont le mérite de montrer à l’ensemble du personnel éducatif
qu’au plus haut niveau, on écoute la voix des parents et qu’elle a de l’importance ».