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Florent Liberge,

conseiller d’orientation-psychologue au CIO de Charleville-Mézières, en charge d'un lycée

d’enseignement général et technologique et d'un lycée professionnel

Aujourd'hui, les élèves et leurs parents bénéficient

grâce à internet d’une immense quantité

d'informations sur les études et les métiers. Que

pouvez-vous leur apporter de plus ?

Je répondrai en trois grands points. Premièrement, notre

travail ne se résume pas à l’entretien conseil à caractère

purement informatif mais notamment à

l’accompagnement global des élèves et de leur famille,

en individuel mais également en groupe, dans toutes les

dimensions de l’orientation.

Deuxième point, les élèves et les parents bénéficient

c’est vrai aujourd’hui d’une quantité d’information sur les

métiers et les études à travers différents médias. Toute la

difficulté pour eux est de trier l’information, car sur

internet comme sur d’autres médias, l’information

proposée n’est pas forcément exacte. Toute une partie de

notre métier concerne ainsi l’éducation à l’orientation,

c’est-à-dire la capacité à accéder à l’information, la

traiter et l’analyser et cela tout au long de la vie. De la

même manière, l’information visible n’est pas toujours la

plus pertinente, ce ne sont pas toujours, par exemple, les

écoles les plus reconnues qui communiquent le plus.

Notre rôle en tant que conseiller-ère d’orientation

psychologue (COPsy) est de rendre l’information plus

neutre afin que l’élève et sa famille puissent prendre la

meilleure décision en étant au fait des avantages et des

inconvénients des différentes voies d’orientation. A ce

titre, et à notre échelle, nous participons ainsi à la lutte

contre les inégalités sociales, de territoire et à l’égalité

des chances des filles et des garçons.

Et troisième point ?

Contrairement à d’autres professionnels intervenants sur

le champ de l’orientation, nous sommes des

psychologues. Notre rôle n’est pas tellement d’être une

base de donnée sur l’ensemble des métiers et des études

(ce que fait très bien le site de l’Onisep par exemple) mais

de se situer plutôt dans l’accompagnement des élèves.

Tout le travail du COPsy, suite à une première demande,

est de faire émerger durant l’entretien les points qui vont

permettre à l’élève de s’approprier son orientation.

Quels conseils donneriez-vous aux parents pour

qu'ils aident au mieux leur enfant dans ses choix

d'orientation ?

Accompagner et dialoguer ! Tout au long de l’année, de

nombreuses actions sont mises en place par les

différents acteurs de l’orientation. Ce sont des espaces

qui peuvent être investis par les parents. En premier

lieu, ils ont la possibilité de se rapprocher des Centres

d’information et d’orientation (CIO), qui sont un service

public gratuit ouvert à tous.

Outre le fait de rencontrer un COPsy, ce qui est

également possible dans les collèges et les lycées

publics, de nombreux CIO proposent des actions autour

des temps fort de l’orientation. Ainsi, le CIO de

Charleville organise notamment des rencontres avec les

enseignants des CPGE (classes préparatoires aux

grandes écoles, NDLR), avec le service du Crous

(organisme qui gère la vie étudiante, NDLR), des cafés

parents…

D’autre part, les établissements de formation participent

à des forums, organisent des portes ouvertes et

proposent des journées d’immersion qui sont autant

d’occasion de parfaire son orientation. Enfin le site de

l’Onisep est une ressource indispensable et fiable sur les

métiers et les formations.

Et le dialogue ?

Pour que le choix d’orientation soit bien vécu de part et

d’autre, le dialogue entre les parents et les enfants est

essentiel. L’orientation est finalement un processus

d’autonomisation, ce qui peut être source

d’incompréhension entre des parents et un-e adolescent-

e. Une partie de notre travail est ainsi d’être parfois un

médiateur entre l’élève et sa famille afin de faire

comprendre par chacune des parties le point de vue de

l’autre.

La situation socio-économique s'est beaucoup

dégradée ces dernières années. Dans vos

entretiens, avec les élèves et les parents, sentez-

vous une inquiétude particulière quant à l'avenir

des jeunes ? Et selon vous cela a-t-il une influence

sur les choix d'orientation ?

Durant mes entretiens, lorsque la question du contexte

économique se pose, elle vient essentiellement des

parents. Pour la plupart des élèves que je rencontre la

perspective de l’insertion professionnelle est assez

lointaine.

En revanche, notre rôle est aussi d’aborder cette

question pour accompagner les élèves vers la

qualification la plus élevée possible, qui reste malgré

tout, le gage d’une meilleure insertion.

« faire émerger les points qui vont permettre

à l’élève de s’approprier son orientation »

EDUCATION

VIE SCOLAIRE

www.peep.asso.fr

- numéro 384 - Janvier-février 2015

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