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Boissinot.

L’école nous semble avoir des

responsabilités d’instruction, mais aussi

d’éducation. On doit donc trouver un

terrain respectueux des familles et un

compromis entre le rôle de l’école et

celui des familles. »

Logique « curriculaire »

Le 3 avril dernier, le CSP a publié le résul-

tat de ses premiers mois de travail : la

charte des programmes (voir encadré

page 4). Après avoir indiqué que les

savoirs enseignés doivent « aider les élè-

ves à se repérer dans la complexité du

monde », à la « recherche de la vérité »

et « bénéficier à la totalité des élèves »,

le CSP évoque sa manière de concevoir

les programmes.

« Même si le mot fait

débat, la logique sur laquelle nous tra-

vaillons s’approche du curriculum »

explique Alain Boissinot. Ainsi, le CSP

réfléchira à la fois aux programmes, à

leur évaluation, à leur révision et à la for-

mation des enseignants. Dans cette

même logique « curriculaire », les pro-

grammes ne vont plus être seulement

une liste de connaissances disciplinaires

annuelles mais un ensemble global de

connaissances et de compétences que

l’élève acquiert dans la durée.

« Il fallait sortir de l’approche utilitariste

des programmes où l’objectif était seu-

lement de préparer à l’année sui-

vante »

, assure Claire Krepper.

« C’est

une véritable révolution coperni-

cienne !

, ajoute Claude Lelièvre.

On

part des grands objectifs pour ensuite

définir en quoi chaque discipline va y

contribuer. Le global en premier, puis on

décline. Avant, c’était l’inverse, on

voyait les disciplines toutes seules,

année par année, c’était une pagaille

monstre. »

Les programmes vont ainsi

être pensés en fonction des cycles, et

non plus de manière annuelle, afin de

donner plus de cohérence de la mater-

nelle au lycée.

Le CSP envisage également de donner

davantage d’autonomie aux ensei-

gnants, eux qui seraient

« prisonniers des

programmes »,

selon le pédagogue et

vice-président de la Ligue de l’ensei-

gnement Pierre Frackowiak. «

Les pro-

grammes doivent donner le cadre et

laisser davantage d’initiative aux ensei-

gnants »,

estime Alain Boissinot.

« La

marge donnée au local reste à définir,

s’inquiète Roland Hubert, co-secrétaire

général du SNES.

On est pour une cer-

EDUCATION

VIE SCOLAIRE

numéro 381 - Mai-juin-juillet 2014 -

www.peep.asso.fr

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« Prendre toute la mesure des outils numériques »: un des grands principes de la charte des

programmes prévu par le conseil supérieur des programmes.

Vers une école maternelle

« bienveillante »

Au départ annoncées pour le printemps et une mise en œuvre à la ren-

trée 2014, les pistes du CSP concernant le programme de maternelle, le

premier dans le calendrier, ne seront finalement dévoilées que cet été

pour une mise en application à la rentrée 2015.

« On a repoussé le calen-

drier car il n’était pas très réaliste : il nous conduisait à travailler en

trois mois et donc à faire du mauvais travail »

, justifie Alain Boissinot.

Ce laps de temps supplémentaire permettra davantage de consultations

avec les professeurs des écoles et une meilleure « appropriation ».

APPRENDRE PAR LE JEU

Toutefois, la direction vers laquelle tendra le programme est déjà défi-

nie : un équilibre entre bienveillance, bien-être, épanouissement et

apprentissage. La priorité sera donnée aux domaines du langage, du

corps, de la création, de la découverte du monde, de l’espace et du temps,

dans un « cadre valorisant » où l’enfant apprendra par le jeu, la partici-

pation à des projets, le travail en équipe.

« On doit équilibrer entre le

fait que la maternelle doit poser les bases tout en ne bachotant pas le

travail du CP. Il faut une progression raisonnable et continue »

indique

Alain Boissinot.