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seignement. Les maires dessinent la

carte scolaire concernant les écoles pri-

maires. Les conseils généraux (niveau

départemental) s’occupent pour leur

part des collèges. Enfin, la carte scolaire

des lycées relève des services académi-

ques.

Dans certaines communes, la carte sco-

laire est remodelée en début d’année

civile, l’objectif étant de prendre en

compte l’évolution de la population

scolaire. Difficile alors de jongler entre

les impératifs des établissements, leur

capacité d’accueil et les demandes

particulières des familles. Pourtant, un

assouplissement de la carte scolaire, en

2007, a permis d’allonger la liste des

motifs de dérogation.

Des dérogations possibles

Par ordre de priorité, sont pris en

compte : le handicap de l’élève, la

nécessité d’une prise en charge médi-

cale, la détention d’une bourse, la pré-

sence d’un frère ou d’une sœur dans

l’établissement ou le parcours scolaire

particulier (projet de formation, classe

musique, langue rare, sport de haut

niveau…). Certaines villes prennent en

compte d’autres critères comme la pro-

fession des parents.

« Parmi les déroga-

tions auxquelles nous sommes attentifs, il

y a celles des métiers à risques (comme

les policiers par exemple) : pour pro-

téger l’enfant, il n’est pas scolarisé sur le

lieu d’habitation des parents »

, explique

Katia Bigotte, présidente honoraire de

la Peep d’Antony-Wissous (Hauts-de-

Seine / Essonne) et responsable des

écoles primaires. D’autres métiers déli-

cats sont concernés, comme les méde-

cins, les infirmiers, ou les parents qui tra-

vaillent de nuit.

« Pour le confort de l’en-

fant, il est important qu’il soit scolarisé

dans des conditions sereines. Ce sont

des choses qui peuvent être écoutées

et acceptées. C’est le cas également, si

l’un des parents est enseignant et sou-

haite que l’enfant rejoigne son établis-

sement »

, poursuit Katia Bigotte.

En revanche, si le but est de gagner

cinq minutes sur son temps de trajet

pour aller au travail, la demande a de

fortes chances d’être rejetée.

« Ce sont

EDUCATION

VIE SCOLAIRE

numéro 395 - Mars-avril 2017 -

www.peep.asso.fr

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L’apprentissage d’une langue rare dans un autre établissement que celui prévu par la

carte scolaire fait partie des critères pouvant donner lieu à une dérogation. Mais il n’est

pas prioritaire, contrairement au handicap ou au fait d’être boursier.

Martine est mère de deux enfants. A la fin du CM2, sa

fille aînée est affectée au collège Thomas Mann (Paris

13

e

). Mais elle souhaite suivre des cours de russe au plus

tôt et demande une place au collège Claude Monet (Paris

13

e

), qui propose cette option dès la 6ème.

L’établissement n’étant pas au maximum de sa capacité

d’accueil cette année-là, sa demande est acceptée.

Trois ans plus tard, le fils de Martine veut rejoindre sa

grande sœur dans le même établissement. Martine pense

alors faire jouer le regroupement de fratrie pour une

nouvelle demande de dérogation. Les choses se corsent.

« Les autorisations ne sont plus aussi évidentes que

lors de ma première demande. L’effectif du collège

Claude Monet a beaucoup augmenté durant les trois

dernières années et l’accord ne m’a pas été donné

d’emblée. Le principal du collège m’a en effet fait

comprendre qu’il fallait que j’appuie ma demande

d’une lettre pour m’assurer d’avoir toutes les chances

de mon côté. »

Martine rédige alors un courrier détaillé faisant valoir

l’importance d’avoir frère et sœur dans le même

établissement : les deux collèges étant en effet éloignés

l’un de l’autre. En insistant sur ce point, Martine a pu

obtenir une dérogation.

Le regroupement de fratrie : pas toujours évident

Martine,

parent d’élèves, Paris