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cite le débat. Beaucoup de parents

voient en effet dans cette « sectorisa-

tion » un carcan à leur possibilité de

choisir l’établissement de leur enfant.

Faut-il leur donner raison ? Faut-il au

contraire affecter d’office les élèves ?

La discussion est loin d’être évidente.

De quoi parle-t-on ?

La carte scolaire demeure en effet une

obligation : celle pour les parents d’ins-

crire leurs enfants dans un établissement

dit « de secteur ». Créée sous De Gaulle

en 1963, elle ne concerne que les éta-

blissements publics. Avec l’allongement

de la scolarité obligatoire jusqu’à 16

ans, voté en 1959, la construction de

collèges explose. Il faut alors répartir au

mieux élèves et enseignants.

Dans les années 70, la carte scolaire

prend une autre facette : elle doit

garantir la mixité sociale en permettant

à des enfants domiciliés dans un même

secteur mais de milieux différents, de

fréquenter la même école. Le résultat,

au final, est mitigé, incitant la ministre de

l’Education nationale, Najat Vallaud-

Belkacem, à remodeler 40 ans plus tard

la carte scolaire autour de la mixité

sociale. Seule une vingtaine de dépar-

tements testent depuis la dernière ren-

trée la multisectorisation des collèges.

Quant aux autres, ils conservent pour

l’heure le système actuel.

Une carte revue et corrigée

chaque année

La carte scolaire n’est pas organisée de

la même manière selon le niveau d’en-

EDUCATION

VIE SCOLAIRE

www.peep.asso.fr

- numéro 395 - Mars-avril 2017

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gation et dérogations

(suite page 6)

Dominique Fis,

IA-DASEN – Inspectrice d’académie - Directrice académique des services

de l’Education nationale (Isère)

Comment s’organise le découpage de la carte

scolaire ?

Pour le premier degré (maternelle, élémentaire), l’Isère

est découpée en 21 circonscriptions. On essaie d’avoir

des zones équilibrées en termes de nombre d’élèves,

mais aussi en termes de temps de distance à parcourir.

En effet, à chaque circonscription est dédié un

inspecteur de l’Education nationale, le référent pour les

enseignants, mais aussi les parents d’élèves. Un

inspecteur qui est en zone de montagne aura plus de

temps de déplacement qu’un homologue qui travaille en

ville : il aura donc un peu moins d’élèves et un peu

moins d’enseignants dans sa circonscription que dans

une autre, plus urbaine. On veille aussi à ce que le

découpage soit cohérent par rapport au secteur de

recrutement des collèges : il faut qu’il y ait une

continuité entre l’école et le collège auquel peut être

affecté un élève (Ndlr : le nouveau cycle 3, dit de

consolidation, intègre le CM1, le CM2 et la 6

e

).

Le collège appartient au second

degré, qui est lui découpé en quatre

bassins d’éducation dans notre

département. Ces bassins

d’éducation sont définis en accord

avec l’activité économique du département.

La carte scolaire change-t-elle d’une année à

l’autre ?

Généralement, il y a peu de changements. La carte

scolaire doit être un minimum stable pour que les

parents d’élèves et les élus d’un secteur aient bien

identifié l’inspecteur de la circonscription. L’objectif de

la carte scolaire est d’être cohérente et la plus simple

possible pour faciliter la vie des parents et le travail des

inspecteurs, des enseignants. Mais depuis le 1

er

janvier,

il faut intégrer dans notre réflexion les regroupements

de communes, pour conserver cette cohérence

territoriale.

« L’objectif de la carte scolaire est

d’être cohérente »

Le handicap est le premier critère prioritaire

pour obtenir une dérogation à la carte scolaire.