Grand Témoin
Amandine LEBRETON
Pourquoi la Fondation Nicolas Hulot s’est-elle saisie du sujet de
la restauration collective ?
Le thème de la restauration collective faisait déjà partie du
pacte écologique signé en 2007 car c’est un formidable levier
pour faire évoluer les pratiques agricoles. C’est aussi un sujet
qui touche à des domaines essentiels que sont l’alimentation
ou la santé et qui revêt une dimension sociale importante dans
la mesure où pour certains enfants, le déjeuner pris à la can-
tine est le seul repas équilibré de la journée.
Le 2 juin dernier, vous avez lancé la démarche Mon Restau
Responsable avec le réseau Restau’co. Quelle est son ambi-
tion ?
Mon Restau Responsable entend développer dans la restaura-
tion collective en général et dans les cantines scolaires en par-
ticulier des pratiques plus respectueuses de l’environnement
en encourageant les gestionnaires de cantine, les producteurs
mais aussi éventuellement les parents et les élus à se rencon-
trer et à travailler ensemble. Le fait d’arborer un macaron Mon
Restau Responsable dans son établissement permet aussi de
valoriser les pratiques existantes et de pousser les acteurs de
terrain à s’impliquer sur le long terme. Cela permet en outre de
montrer aux collectivités locales qui financent les repas que
leurs efforts en faveur du développement durable ont de réels
effets.
En quoi diffère-t-elle d’autres pratiques existantes ?
Le processus débute par un diagnostic complet puis par la
visite d’un professionnel. Contrairement à un label, le gestion-
naire de cuisine fixe lui-même les pistes de progrès en fonction
de ses moyens et les annonce aux parents d’élèves, aux pro-
ducteurs ou encore aux représentants de l’établissement et
aux collectivités locales lors d’une séance publique d’engage-
ment. Il peut s’agir d’utiliser plus de produits bio, de réduire le
gâchis alimentaire ou encore de diminuer la consommation
électrique.
Au bout de six mois à deux ans, les acteurs se réunissent à nou-
veau pour une séance participative de garantie au cours de
laquelle ils jugent si, oui ou non, les objectifs fixés ont été tenus.
Notre démarche valorise les actions réalisées et crée une dyna-
mique collective qui limite les risques de voir l’initiative s’arrêter
du jour au lendemain parce que la personne qui en est à l’ori-
gine baisse les bras ou s’en va.
Quel rôle les parents d’élèves peuvent-ils jouer ?
Ils ne doivent pas hésiter à faire part au gestionnaire de cuisine
de leur souhait de le voir s’engager dans une telle démarche. Ils
peuvent également lui faire parvenir des informations sur la
démarche Mon Restau Responsable et lui proposer de réaliser le
diagnostic disponible gratuitement sur notre site Restauration-
collective-responsable.org.Il est gratuit et sans engagement.
Les parents doivent néanmoins avoir conscience que ce type
de processus demande du temps, beaucoup d’efforts et qu’il
ne peut pas être mis en place du jour au lendemain.
ZOOM
BIO À LA CANTINE
« pour certains enfants, le déjeuner
pris à la cantine est le seul repas
équilibré de la journée »
numéro 392 - Août-septembre-octobre 2016 -
www.peep.asso.fr8
Amandine Lebreton est
coordinatrice agriculture et
alimentation à la Fondation
Nicolas Hulot.
Pour en savoir plus
Créée en 1990, la Fondation Nicolas Hulot
pour la Nature et l'Homme œuvre « pour un
monde équitable et solidaire qui respecte la
Nature et le bien-être de l’Homme ». Elle s’est
donné pour mission de proposer et accélérer
les changements de comportements indivi-
duels et collectifs, et soutenir des initiatives
environnementales en France comme à l’inter-
national pour engager la transition écologique
de nos sociétés.
Pour plus d’informations sur l’opération
« Mon Restau
Responsable »
de la Fondation
Nicolas Hulot,
rendez-vous sur
le site www.
mon-restau-
responsable.org.