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les élèves visiter les exploitations où sont

produits les légumes qu’ils mangent ou

font venir les producteurs. La commune

de Mouans-Sartoux, elle, a profité des

nouveaux rythmes scolaires pour lancer

un atelier Cuisine et nutrition et un atelier

Jardin pendant lesquels les élèves culti-

vent des légumes, apprennent à les cui-

siner et confectionnent avec les chefs de

cuisine les menus qui seront servis à la

cantine.

« S’y mettre progressivement »

Insérer du bio dans les menus ne se fait

pas à la légère. C’est un travail de lon-

gue haleine qui se prépare sur de longs

mois et qui implique une étroite collabo-

ration de tous les acteurs, qu’il s’agisse

des élus, du personnel communal ou des

enseignants. C’est surtout une démarche

qui doit être mise en œuvre pas à pas.

« Vouloir introduire d’un coup 100 % d’ali-

ments bio dans les cantines est une

erreur. Il faut au contraire y aller progres-

sivement, en commençant par un ou

deux aliments, de manière à ce que

chaque acteur ait le temps de s’organi-

ser »

, conseille Stéphanie Pageot.

Pour s’engager dans la voie du bio, les

écoles et les établissements scolaires

peuvent s’inscrire dans la démarche

Mon Restau Responsable lancée par la

Fondation Nicolas Hulot (lire notre enca-

dré p. 5 et l’interview Grand témoin p. 8)

ou bien tenter de décrocher le label En

cuisine créé par l’organisme Ecocert.

« Aujourd’hui, 350 établissements de res-

tauration collective, en majorité des can-

tines, sont engagés dans le processus et

les demandes d’information sont nom-

breuses. Il y a un réel engouement pour

un retour à une cuisine de bon sens et à

des pratiques plus respectueuses de l’en-

vironnement,

constate Carole Laramas,

responsable du label En cuisine chez

Ecocert.

En plus, arborer un label permet

de mettre en valeur ses initiatives et de

motiver les équipes »

.

Faire évoluer la législation serait aussi un

bon moyen pour inciter plus de collectivi-

tés à franchir le pas. Un projet de loi visant

à introduire 40 % d’alimentation durable

et 20 % de produits biologiques dans les

restaurants collectifs d’ici 2020 a bien été

déposé par la députée de Dordogne

Brigitte Allain. Adopté à l’unanimité par

les députés en janvier, le texte a été

repoussé par les sénateurs. Cette disposi-

tion pourrait néanmoins figurer dans la

future loi sur l’égalité et la citoyenneté.

« Même sans être contraignant, fixer un

objectif de 20 % de bio nous permettrait

d’avancer,

estime Stéphanie Pageot.

Mais nous n’attendons pas après cela

pour aller de l’avant »

.

n

CB

Introduire des produits bio à la cantine oblige à trouver des recettes originales pour faire

manger aux enfants certains légumes qui d’ordinaire ont peu de succès, à recourir aux

produits de saison, etc.

EDUCATION

ZOOM

numéro 392 - Août-septembre-octobre 2016 -

www.peep.asso.fr

6

Muriel Gressier,

responsable qualité restauration à la mairie de Pamiers (09)

« Nous allons vivre notre quatrième audit annuel qui

permettra à Ecocert de certifier que nous respectons les

engagements du niveau le plus contraignant du label En

cuisine, à savoir l’utilisation d’au moins 50 composantes bio

par mois (dont 10 bio et locales), au minimum 50 % des

achats denrées en aliments bio ou encore le recours à des

produits d’entretien écologiques. Ce label formalise un

engagement de

longue date de la ville

de Pamiers en faveur

d’une démarche

globale de

développement

durable. Au début

des années 2000, lorsque la commune a cherché à valoriser

les produits du terroir, elle a dû tout créer. Une plateforme

de producteurs a même vu le jour avec le concours de la

chambre d’agriculture.

Aujourd’hui, notre plus grand défi est de sensibiliser la

population. Il faut beaucoup d’efforts pour faire admettre

aux enfants que le pain bio est aussi bon que le pain

classique même si sa mie n’est pas blanche ou faire

comprendre aux parents qu’il n’est pas indispensable de

servir de la viande à chaque repas. Il faut aussi expliquer

notre démarche aux enseignants qui ne sont pas forcément

sensibles à la présence de composteurs alors qu’ils

pourraient très bien y mettre les déchets des ateliers cuisine

ou les dosettes de café ».

« Le label En cuisine nous aide à faire connaître nos actions »

(suite page 8, avec l’interview de notre

Grand témoin, Amandine Lebreton)