quand on a face à soi un jeune motivé
qui a envie de réussir c'est une très belle
opportunité de pouvoir changer de
filière. »
L'ouverture des vannes de la
réorientation
Une opportunité qui ouvre désormais le
champ des possibles et de la réflexion.
« Avant cette mesure, les élèves de 1
re
n'avaient pas d'autres solutions que de
continuer dans leur filière et ne se
posaient même pas la question. Elle s'est
Le lycée professionnel Pontarcher à
Vesoul fait figure d'exemple dans la mise
en œuvre de cette offre de formation,
une des nouveautés de la réforme du
lycée. Dans la plupart des cas, l’usage
de la passerelle se fait depuis les filières
du général et du technologique vers la
voie professionnelle. Avec un recul de 3
ans sur le dispositif « passerelle » et 8-10
élèves concernés par an, Eric Gurgey, le
proviseur, peut constater que cela a plu-
tôt bien fonctionné dans 80 % des cas.
« Comme pour toutes les orientations,
posée à partir du moment où l'on a
ouvert les vannes. Finalement cette nou-
velle réglementation a créé le besoin. »
Autant les élèves de 1
re
ont aujourd’hui
un choix qu'ils n'avaient pas, autant les
élèves de seconde ont désormais une
solution qu'ils n'avaient pas non plus. En
effet,
« le réel changement est à noter
pour les élèves de seconde générale qui
étaient obligés de demander leur redou-
blement en seconde professionnelle
pour changer de filière soit 5 à 7 % des
effectifs de seconde au lycée
Pontarcher. Désormais, les élèves dont la
seconde a été correcte peuvent accé-
der directement à une 1
re
profession-
nelle et ne perdent plus une année. »
.
Si ce dispositif des stages passerelles est,
à en croire le proviseur Eric Gurgey,
« une mesure qui en valait la peine »
en
permettant à des élèves motivés d'envi-
sager un nouvel avenir professionnel, il
n'y a pas que les adolescents qui ont
besoin de mûrir leur réflexion d'orienta-
tion. Certains parents également. C'est
le cas d'une élève de seconde Gestion
administration qui va partir en mécani-
que automobile, sa maman ayant enfin
donné son feu vert.
« Cette jeune fille
avait ce projet depuis 2 ans mais sa
maman ne voulait pas d'une fille en
mécanique. Pendant ces années, la
jeune fille a eu à cœur de convaincre sa
famille de son projet. »
Et grâce à la pas-
serelle elle a la possibilité de réaliser son
rêve... professionnel.
n
JNV
EDUCATION
VIE SCOLAIRE
numéro 382 - Août-septembre-octobre 2014 -
www.peep.asso.fr14
« Etant donné que je rencontrais des difficultés en seconde
professionnelle Gestion administration, je me suis
renseigné auprès de mon professeur principal sur les
possibilités de réorientation. Sans place disponible
en 1
re
Commerce, mon premier choix, j'ai opté pour la 1
re
Accueil-relations clients et usagers. J'ai alors rédigé une
lettre de motivation pour les besoins de mon dossier
« Passerelle ». Comme il s'agit d'un champ proche
appartenant au même domaine tertiaire que ma filière
initiale, je n'ai pas eu à faire de stage de rattrapage durant
l'été.
Un an après ce changement, cela se révèle un choix
bénéfique puisque, aujourd'hui, j'ai de bons résultats et
obtenu les encouragements lors de mon conseil de classe
de fin d'année. Cette filière met l'accent sur le relationnel
humain ce qui correspond plus à mon profil et me conforte
dans mon projet professionnel : un BTS professions
immobilières. »
« Un an après, le choix s’est révélé bénéfique »
Joseph Kali,
18 ans, en 1
re
Accueil-relations clients et usagers
Principe des stages « passerelles » : permettre aux lycéens volontaires et motivés de se
réorienter sans redoubler ni prendre de retard, en adhérant à une forme de contrat.